La chef péquiste Pauline Marois clôt sa saison politique sur une mauvaise note. Son candidat dans Rivière-du-Loup, l'ancien député bloquiste Paul Crête, a mordu la poussière contre le libéral Jean D'Amour à l'issue de l'élection partielle d'hier.

Cette victoire libérale est également un camouflet pour l'ADQ qui, en pleine campagne au leadership, perd le bastion de son ancien chef Mario Dumont. Le deuxième groupe de l'opposition n'a plus que six sièges à l'Assemblée nationale.Après avoir donné leur voix à un parti de l'opposition pendant 15 ans, les 34 000 électeurs de Rivière-du-Loup ont choisi de passer du côté du pouvoir. Jean D'Amour, président du PLQ et ancien maire de Rivière-du-Loup, a récolté 47% des suffrages et une majorité de plus de 2100 voix. Le péquiste Paul Crête a obtenu 36%. La candidate adéquiste Gilberte Côté, qui fut l'attachée politique de Mario Dumont pendant 15 ans, n'a amassé que 15% des suffrages.

Jean D'Amour l'emporte finalement dans Rivière-du-Loup à sa troisième tentative. Toujours sous la bannière libérale, il avait tenté sans succès de détrôner Mario Dumont aux élections de 2007, une défaite qui s'ajoutait à celle de 1994, encore contre le jeune chef adéquiste.

«Les gens dans le comté se sont dit: 15 ans dans l'opposition, c'est assez. Ils ne voulaient pas célébrer un jour leur 20e anniversaire dans l'opposition», a affirmé à La Presse Jean D'Amour. Il explique sa victoire entre autres par sa «présence sur le terrain depuis trois mois» et les deux visites du premier ministre Jean Charest.

Dans Marguerite-Bourgeoys, tout juste avant de s'envoler pour Rivière-du-Loup afin de célébrer avec les militants louperivois, M. Charest se réjouissait de la majorité de voix obtenue par son candidat.

Les mines étaient basses au rassemblement péquiste, dans un hôtel de Rivière-du-Loup. «On ne célèbre pas l'événement qu'on avait espéré» mais le PQ «revenait de loin dans Rivière-du-Loup», a affirmé Pauline Marois devant une centaine de militants déçus. L'actuel maire de Rivière-du-Loup, Michel Morin, était présent.

La chef péquiste a souligné que la dernière victoire électorale remonte à 1981 et que le PQ avait terminé troisième au cours des derniers scrutins. «La prochaine fois sera la bonne», a-t-elle lancé.

Pourquoi le PQ n'a pas réussi à remporter cette élection partielle, qui est souvent l'occasion pour l'électorat de sanctionner le gouvernement? Le parti «n'avait pas d'organisation ici, a répondu Pauline Marois aux journalistes. Il y avait des militants, mais sans espoir de remporter une victoire avec Mario Dumont qui était là». Et «il reste que nous sommes devant un gouvernement qui est au pouvoir et sûrement que cela a pu jouer».

Élu sans interruption pendant 16 ans sur la scène fédérale, dans Montmagny-L'Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup, Paul Crête a raté son saut en politique provinciale. Comme Mme Marois, il a insisté sur la «progression du vote» en faveur du PQ qui est passé «de 10-15% à 37-38%». «J'aurais aimé faire ce mandat mais la population en a décidé autrement», a-t-il dit.

De son côté, l'ADQ encaisse une défaite en pleine campagne au leadership. La chef intérimaire, Sylvie Roy, nie que l'électorat ait porté un jugement négatif sur son parti. «Les gens ont voté pour le pouvoir», a-t-elle dit à La Presse. La députée de Lotbinière a ajouté que «ce n'est pas facile de mener une campagne sans chef».

Répartition des députés à québec

Parti libéral du Québec: 67

Parti québécois: 51

Action démocratique du Québec: 6

Québec solidaire: 1

Illustration(s) :

photo Marc Larouche, collaboration spéciale le soleil

L'ex-maire de Rivière-du-Loup a remporté la mise pour le PLQ.

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