Au terme d'une session marquée par le retour des déficits et les difficultés de deux poids lourds de son gouvernement, le premier ministre Jean Charest a conclu les travaux parlementaires, jeudi, en soutenant que la chef péquiste Pauline Marois a des problèmes de leadership sur son parti.

Les récentes déclarations de représentants péquistes ont permis à M. Charest d'insister sur les réalisations de son gouvernement, malgré les pertes de la Caisse de dépôt, les allégations de conflits d'intérêts qui ont plané sur son conseil des ministres et un programme d'investissement régional.

Dans le hall de l'Assemblée nationale, entre deux écrans sur lesquels défilait son bilan des six mois qui ont suivi sa réélection, M. Charest a soutenu lors d'une conférence de presse que grâce à sa gestion, le Québec fait «mieux que partout ailleurs sur la planète».

Malgré tout, l'ensemble du plan qui permettra de renouer avec l'équilibre budgétaire d'ici 2014, après avoir alourdi la dette avec 12 milliards $ de déficits, demeure inconnu et les allégations de conflits d'intérêts formulées à l'endroit de certains de ses ministres n'auront pas permis d'adopter un code d'éthique et de nommer un commissaire pour l'administrer.

Dans son bilan, M. Charest a esquivé une critique de l'opposition l'accusant d'avoir menti en campagne électorale, l'automne dernier, lorsqu'il promettait de maintenir l'équilibre budgétaire jusqu'en 2010 et refusait d'admettre que la Caisse de dépôt et placement, une société d'État, se dirigeait vers des résultats catastrophiques.

Le premier ministre a plutôt accusé la chef de l'opposition officielle, Pauline Marois, d'avoir perdu le contrôle de son parti.

M. Charest a fait référence aux propos de l'ancien premier ministre Jacques Parizeau au sujet de l'importance des crises avec Ottawa pour faire avancer la souveraineté ainsi qu'aux plus récentes déclarations du député péquiste François Legault, qui pressait le gouvernement d'équilibrer les finances en s'attaquant «aux vaches sacrées».