Le chef libéral Jean Charest a évoqué samedi une «menace Marois sur l'économie» en raillant le projet de la chef du Parti québécois de tenir des référendums sectoriels sur autre chose que la souveraineté. M. Charest prenait part au lancement officiel de la campagne du candidat libéral Clément Gignac dans le cadre du scrutin complémentaire du 22 juin dans la circonscription montréalaise de Marguerite-Bourgeoys.

M. Charest a soutenu que la chef du PQ promettait «plusieurs années de perturbations». «Ce que Mme Marois promet aujourd'hui, ce n'est pas un référendum, mais plusieurs référendums, pour être totalement certaine qu'on ait plusieurs années de perturbations, a-t-il déclaré. C'est ce qu'on appelle la menace Marois sur l'économie du Québec et sur l'avenir du Québec, et ça se compare très bien à l'espoir libéral pour construire le Québec.»

Prenant part samedi à un grand rassemblement à Montréal, orchestré par le Mouvement Montréal français (MMF), Mme Marois a soutenu que Jean Charest n'avait pas «beaucoup de leçons à donner en économie», citant les dossiers de la Caisse de dépôt et placement du Québec, des Fonds d'intervention économique régional (FIER) et de l'industrie forestière. Elle a qualifié le gouvernement libéral de «véritable fossoyeur de l'économie québécoise».

Mme Marois a aussi dit croire que Jean Charest parle «à travers son chapeau» quand il critique le projet de référendums sectoriels, et qu'il devrait mieux se renseigner sur les intentions du PQ.

Reprenant le refrain d'un gouvernement libéral traditionnellement dévoué à l'économie et à l'emploi, le chef libéral a aussi affirmé à propos de son candidat Clément Gignac qu'il s'agit d'un homme talentueux dont les libéraux ont besoin dans leur équipe économique.

«(Elire M. Gignac) serait un geste qui déborde de loin la ville de LaSalle. C'est un homme dont nous avons besoin au Québec pour construire l'avenir», a-t-il fait valoir.

Le chef libéral s'est toutefois gardé de promettre un poste à M. Gignac dans le conseil des ministres avant son élection.

Agé de 54 ans, M. Gignac tentera de remporter le siège laissé vacant par l'ancienne ministre des Finances Monique Jérôme-Forget. Cette circonscription, créée en 1965, a toujours été représentée par un député libéral.

Clément Gignac avait été nommé en novembre dernier conseiller principal au sous-ministre des Finances à Ottawa, après 20 ans à la Financière Banque Nationale, où il était devenu économiste en chef, en 2002.

M. Gignac a dit faire confiance au premier ministre quant au rôle qui lui sera attribué advenant son élection comme député. Il a souligné que son objectif premier était de favoriser la création de richesse. L'économiste, néophyte en politique, a dit croire qu'il faut miser sur l'exportation d'électricité, investir davantage dans la recherche universitaire, et mettre à contribution le talent des nouveaux arrivants.

M. Gignac devra notamment faire face à la candidate péquiste Christine Normandin. Mme Normandin, âgée de 25 ans, a complété un baccalauréat en sciences biomédicales à l'Université de Montréal, en plus de réaliser un stage de recherche sur le mélanome à Manipal, en Inde.

Louise Harel candidate

Appelé à commenter les difficultés de la nouvelle candidate à la mairie de Montréal, Louise Harel, à maîtriser la langue anglaise, le chef libéral a simplement soutenu qu'ultimement, c'est la population qui porte un jugement sur ses dirigeants dans l'isoloir.

Répondant à l'ancienne députée péquiste qui a parlé d'une ville «surgouvernée» et «suradministrée», M. Charest a affirmé que «personne ne voulait relancer les chicanes sur les structures». «Ce ne sont pas les structures qui déterminent le succès d'une ville, mais plutôt la volonté politique, a fait valoir le premier ministre du Québec. On vient tout juste de vivre plusieurs années de chicane. Il n'y a personne qui veut relancer ça.»