Le ministre de la Sécurité publique, Jacques Dupuis, est soulagé que les allégations du chercheur Yves Boisvert soient fausses et que la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) n'ait pas trafiqué un rapport sur les appareils de loterie vidéo et le jeu pathologique.

«Il appert malheureusement que, dans cette affaire-là, il y a eu malentendu», a-t-il affirmé à La Presse, hier. Le 19 mai, il a déclenché une enquête administrative - toujours en cours - sur la RACJ après que La Presse eut publié les allégations faites sous serment par Yves Boisvert.

 

Le 11 décembre, dans le cadre du recours collectif de joueurs pathologiques contre Loto-Québec, M. Boisvert avait affirmé à la Cour supérieure que le rapport de 53 pages, déposé par la RACJ, était un «document fabriqué» qui «ne peut être attribué» à son équipe de recherche. Il disait que l'INRS n'avait remis à la RACJ, en 2003, qu'un seul rapport, de 114 pages.

Or, la semaine dernière, Yves Boisvert a présenté à la Cour supérieure une déclaration sous serment dans laquelle il reconnaît que le Laboratoire d'éthique publique de l'INRS avait lui-même produit un «rapport synthèse» en 2003 et l'avait transmis à la RACJ, ce qu'il avait oublié. En plus d'être l'un des quatre auteurs du rapport, il était à l'époque directeur du laboratoire.

À la RACJ, «on est content que la vérité sorte», a dit son porte-parole, Réjean Thériault. «Ça n'aurait jamais dû exister, cette affaire-là. C'est triste une situation comme ça.»

«L'INRS a pris ses responsabilités en faisant des vérifications dès le déclenchement de l'enquête», au moment où elle a appris cette histoire, a affirmé son directeur général, Daniel Coderre, en poste depuis le 4 mai. Ces vérifications ont prouvé que la RACJ n'avait pas trafiqué le rapport.