Après des mois de valse-hésitation, le gouvernement Charest s'est finalement engagé à couper les vivres dès septembre 2009 aux écoles juives orthodoxes qui refusent de se conformer au régime pédagogique québécois.

La ministre de l'Education, Michelle Courchesne, a haussé le ton jeudi envers les établissements religieux juifs orthodoxes réfractaires à l'enseignement traditionnel.

«Les écoles juives existent depuis 50 ans, ça fait 30 ans qu'elles ont des subventions, qu'elles ont des permis et qu'elles ne se conforment pas au régime pédagogique», a dénoncé Mme Courchesne en point de presse à l'Assemblée nationale.

Dans son édition de jeudi, le quotidien Le Devoir rapportait que six écoles juives orthodoxes avaient été avisées l'automne dernier de respecter les lois et règlements à défaut de quoi leur subvention pourrait être coupée.

Mais jusqu'à ce jour, la menace est restée sans suite.

Plus encore, la ministre a dû rappeler à l'ordre un membre de son personnel qui est intervenu en mars dernier pour empêcher la suspension d'une subvention versée à une école juive contrevenante.

«J'assume mes responsabilités et les personnes qui ont eu à être avisées dans leur façon de faire l'ont été dès que j'ai appris la situation», a-t-elle assuré.

Néanmoins, le gouvernement est déterminé à aborder «de front» la question des écoles juives orthodoxes et le couperet tombera à l'automne pour les établissements délinquants, a soutenu Mme Courchesne.

Il faut être sûr, a-t-elle dit, que les enfants qui fréquentent ces écoles aient accès au «savoir», comme tous les autres élèves québécois.

«Ce sont des écoles d'abord et avant tout profondément religieuses et on connaît les caractéristiques de la religion orthodoxe juive», a souligné la ministre.

Même si les discussions avec les rabbins sont «difficiles», a relaté Mme Courchesne, ces derniers n'auront d'autre choix que de se conformer au régime pédagogique dès la prochaine rentrée.

«Il est très clair dans notre esprit et c'était clair avec eux qu'en septembre 2009, si je n'ai pas des ententes et des engagements signés de leur part, les subventions seront coupées et s'il faut prendre des mesures légales, nous le ferons», a-t-elle affirmé.

Le gouvernement du Québec finance 12 écoles juives orthodoxes, à hauteur de 60 pour cent de la subvention accordée pour un étudiant inscrit dans une école publique régulière. Au total, le soutien financier atteint 12,2 millions $.