Aucun cas de grippe porcine n'a encore été signalé dans la population, au Québec, mais la province n'échappera pas à la propagation du virus, a déclaré mardi le directeur national de la santé publique, Alain Poirier.

Alors que le Canada compte 13 cas confirmés, dont quatre en Ontario, le Québec ne compte aucun cas confirmé ou suspect, a indiqué M. Poirier, en inaugurant une conférence de presse quotidienne qui permettra de faire le point sur l'évolution de la situation.

«Est-ce qu'il y aura des cas au Québec?, a-t-il demandé. Selon toute probabilité, le Québec n'est pas immun à ce virus: il y aura des cas au Québec.»

Le directeur national de la santé publique a affirmé qu'avec l'augmentation du risque de pandémie, observée par l'Organisation mondiale de la santé, les autorités sanitaires étaient passées de la phase de préparation aux interventions.

Selon M. Poirier, par précaution, les autorités mettent en place des mesures plus importantes que nécessaires, alors que les cas confirmés au Canada et aux Etats-Unis demeurent sans gravité.

«On en fait plus que ce qui est attendu, pour les informations qu'on a, a-t-il dit. C'est un virus qui a l'air comme le virus de la grippe, comme on en a à chaque année, et qui n'a pas l'air de créer tellement de dommage aux gens.»

M. Poirier a affirmé que le Québec disposait, depuis 2006, d'un plan de lutte contre une pandémie d'influenza de sévérité modérée et que des ajustements devront être faits en fonction de la situation, si elle s'aggrave.

Actuellement, a indiqué M. Poirier, les autorités distribuent des documents d'information qui pourront servir aux professionnels de la santé.

«Nous sommes en train d'avoir un meilleur portrait de la sévérité pour ne pas faire trop, faire démesuré, faire peur indûment aux gens, a-t-il dit. Ceci dit, le risque est là. Il existe, on est en train de le préciser, d'ajuster nos outils d'intervention et d'information.»

Certains guides d'informations destinés aux professionnels devront notamment être mis à jour, a indiqué M. Poirier.

«Nos outils d'information avaient pour la plupart été préparés d'avance et sont adéquats, a-t-il dit. Pour certains guides, il y a de petits ajustements, il faut renommer les choses pour que les gens comprennent mais dans nos outils, on est en train de tout finaliser.»

Selon M. Poirier, les réserves d'antirétroviraux du gouvernement ne serviront qu'aux personnes atteintes par le virus et non à titre préventif.

«Pour éviter les effets de développement de résistance, c'est la principale raison, nous les réservons aux gens malades», a-t-il dit.

Le coordonnateur des opérations au ministère de la Santé, Pierre Laflamme, a quant à lui assuré que toutes les agences et établissements de santé des régions se sont préparés au risque de pandémie.

«Il y a eu un étalement de responsabilité et d'imputabilité au niveau de tout le réseau, a-t-il dit. Je pense qu'actuellement, au niveau de la planification, on est évidemment dans une phase théorique, tout est en place pour qu'on puisse être en mesure d'agir.»

M. Poirier a affirmé que l'organisation d'une conférence de presse quotidienne avait été demandée par le ministre de la Santé, Yves Bolduc, afin de pouvoir faire le point sur l'évolution des cas d'infection au Québec.

«S'il n'y a personne (mercredi), on révisera nos stratégies», a-t-il dit.