Jean Charest s'est privé de son congé dominical pour se lancer dans une opération de charme auprès des familles québécoises, hier. De passage dans une garderie de l'est de Montréal exceptionnellement remplie d'enfants un dimanche le premier ministre a précisé les mesures fiscales promises aux parents dans le budget déposé jeudi dernier.

Sous le regard indifférent des bambins, Jean Charest a annoncé que le montant admissible pour le crédit d'impôt remboursable pour les frais de garde passera en 2009-2010 de 7000$ à 9000$ pour les enfants de moins de 7 ans et sera dorénavant accessible pour tous les parents dont le revenu familial est de 125 000$ et moins, plutôt que 85 000 $. Une recette, a-t-il insisté, qui fera en sorte que le «Québec demeure le paradis des familles».

 

Des mesures seront-elles mises en place pour s'assurer que des garderies non subventionnées ne profitent pas de l'occasion pour hausser leurs tarifs? La loi du marché sera le meilleur des chiens de garde, a répondu en substance le ministre de la Famille, Tony Tomassi. «Si un service de garde a des tarifs trop élevés, il n'aura pas d'enfants dans sa garderie.»

Jean Charest a aussi renouvelé l'engagement de son gouvernement de créer 18 000 places dans des services de garde à 7$ d'ici l'automne 2010, de sorte que leur nombre total devrait atteindre 220 000.

Procréation assistée

Et ces places, le premier ministre confirme qu'il aidera les couples infertiles à s'en prévaloir. Jean Charest a réitéré sa promesse électorale de rembourser les deux premiers traitements de fécondation in vitro par la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ).

Plus de trois mois après le scrutin, Jean Charest assure que «l'échéancier qui était déjà prévu est respecté» et qu'un projet de loi consacré aux traitements offerts aux couples infertiles serait prêt d'ici au mois d'avril, soit dans deux semaines tout au plus.

Le ministre Charest a affirmé avoir eu plusieurs rencontres avec le ministre de la Santé, Yves Bolduc, à ce sujet depuis les élections. Le gouvernement ne veut pas se limiter à rembourser la fécondation in vitro: «Une loi doit être déposée pour nous permettre d'encadrer la réalisation de cet engagement. Ce n'est pas seulement de (la) reconnaître et donner un appui financier, il faut aussi sur le plan professionnel encadrer la pratique et le travail fait par les cliniques», a-t-il dit.

Chaque traitement de procréation assistée coûte environ 10 000$. Le remboursement des deux premières tentatives d'implantation d'embryon coûterait 35 millions de dollars par année à l'État et pourrait favoriser environ 1500 nouvelles naissances annuellement.