Le gouvernement Charest creuse un déficit de près de 4 milliards de dollars sans présenter un plan de relance de l'économie digne de ce nom, accuse le Parti québécois. Et la hausse de la TVQ pour 2011 est un « coup de théâtre « de la part des libéraux qui avaient toujours condamné cette mesure.

Le budget déposé hier est « un mini-plan « pour stimuler l'économie, « un saupoudrage de petites mesures «, a lancé le critique péquiste en matière de finances, François Legault, hier. Le budget ne donne aucun « répit fiscal « important aux entreprises. « L'effort supplémentaire « du gouvernement pour relancer l'économie se chiffre à seulement 242 millions de dollars, selon lui.

 

« Ce qui est inquiétant, a-t-il ajouté, c'est que le déficit de 4 milliards est un déficit structurel qui était là avant la crise et qu'on a essayé de nous cacher. Ça vient confirmer que Jean Charest n'a pas dit la vérité en campagne électorale. «

La hausse de la TVQ est un « coup de théâtre « aux yeux du député de Rousseau. Jean Charest l'avait « ridiculisé « lorsqu'il a proposé de profiter de la baisse de 1% de la TPS par Ottawa pour augmenter d'autant la TVQ afin d'investir en éducation.

« La hausse de la TVQ ne sera pas faite pour financer un plan de relance ou mettre des fonds en éducation ou améliorer la compétitivité des entreprises. Ça va être pour effacer un déficit structurel créé avant la crise «, a déploré François Legault. Cette mesure aurait été acceptable selon lui si elle avait été faite « pour une bonne raison «.

Le député a souligné que la dette augmentera de 20 milliards de dollars en deux ans. La dette directe consolidée a doublé depuis 2003. « C'est ça, l'héritage de Jean Charest «, a lancé M. Legault.

Son collègue Sylvain Simard accuse le gouvernement de planifier une « hausse radicale « des tarifs des services publics. « Avec la frénésie des taxes et des tarifs, c'est presque 4 milliards qui seront pompés des proches des contribuables «, a-t-il affirmé. Selon le député de Richelieu, le gouvernement se retrouve avec un déficit de 4 milliards parce qu'il a « dilapidé les fonds publics « durant les années de croissance économique.

Monique Jérôme-Forget n'a pas amené ses petits-enfants au dévoilement de son troisième budget, observe de son côté la chef par intérim de l'ADQ, Sylvie Roy. « Elle l'avait fait à son premier budget, qui était porteur d'espoir, qui parlait de réingénierie. Avec ce budget, le gouvernement a baissé les bras et abandonné nos enfants «, a soutenu la députée de Lotbinière, qui a remplacé Mario Dumont.

« On vit un moment tristement historique. À partir d'aujourd'hui, le Québec est l'État le plus endetté au Canada. D'ici 2011, la dette nette que devront payer les générations futures aura augmenté de 16 milliards «, a-t-elle ajouté. À la fin de l'exercice, chaque contribuable québécois a une dette de 43 500$, relève-t-elle. Il est inévitable, selon elle, que la classe moyenne soit durement touchée par les hausses de taxe et de tarifs annoncées jeudi.

Pour son collègue François Bonnardel, critique aux Finances de l'ADQ, le gouvernement libéral, « dépense sans compter, ne fait rien pour rationaliser les dépenses et s'assurer que chaque dollar soit investi intelligemment «.

Les adéquistes qualifient eux aussi de « saupoudrage « les mesures destinées à stimuler l'emploi. Et il faudra voir si, dans cinq ans, les finances publiques seront revenues en équilibre, un scénario bien « aléatoire « si on se fie à la précision des prévisions de Mme Jérôme-Forget depuis 2007.

Amir Khadir, de Québec solidaire, s'est dit « amèrement déçu par le budget « qui vient, comme la nomination de Michael Sabia à la Caisse de dépôt, démontrer « l'entêtement du gouvernement et du premier ministre Charest «. Les choix du budget « témoignent d'un aveuglement inexplicable quand on se rappelle que M. Charest a dit que le Québec a besoin d'un virage vers le développement durable «. Le budget est décevant parce qu'il reprend les recettes qui n'ont pas réussi à relancer l'économie, selon lui.