Le gouvernement Charest continue de se ranger derrière l'ex-ministre Philippe Couillard, malgré les révélations faites la veille par le Commissaire au lobbyisme.

Le dossier est clos, a estimé en Chambre, mercredi, le leader du gouvernement, Jacques Dupuis, refusant le blâme que tentait de lui faire porter l'opposition. L'opposition officielle juge que par ses façons de faire, l'ex-ministre - et par ricochet le gouvernement - s'est placé en conflit d'intérêts.

L'enquête du commissaire au lobbyisme, André Côté, démontre que l'ancien ministre de la Santé, Philippe Couillard, a caché avoir accepté une offre d'emploi plusieurs semaines avant de démissionner de son poste, en juin dernier.

Mais M. Dupuis a plutôt retenu que le commissaire avait conclu que l'ex-ministre n'avait, ce faisant, enfreint aucune règle, au moment où il préparait son départ de la vie politique.

Outrée, la députée péquiste Agnès Maltais l'a accusé mercredi, durant la période de questions, de défendre l'indéfendable.

L'opposition péquiste considère inacceptable le fait que M. Couillard ait siégé au conseil des ministres pendant des semaines, en ayant déjà accepté un emploi ailleurs dans le privé, de surcroît dans une entreprise du secteur de la santé.

«Il n'y a pas d'affaire Couillard. L'affaire Couillard s'est terminée hier» (mardi), selon M. Dupuis, qui a répondu à la question alors que c'était le premier ministre qui était interpellé.

«Allez-vous continuer à défendre l'indéfendable?

ECa entache non seulement la crédibilité du premier ministre, mais de tout le gouvernement», a lancé la députée de Taschereau.

Une entente entre les deux parties avait été signée le 17 mai et M. Couillard a démissionné de ses fonctions le 25 juin.

Le leader du gouvernement a quand même fini par reconnaître qu'il n'existait pas de règles précises visant les gens qui quittent la vie politique.

Il a aussi rappelé qu'un projet de code de déontologie avait été déposé en novembre 2007 et qu'il était toujours à l'étude.

Après enquête et des témoignages sous serment, le commissaire Côté a jugé que le nouvel employeur de M. Couillard, Persistence Capital Partners (PCP), n'avait pas tenté d'influencer les décisions du gouvernement et qu'aucune infraction n'avait été commise par le ministre lors des rencontres survenues durant les mois précédant son embauche.