Les résultats de la Caisse de dépôt et de placement sont «décevants», «en deçà de ce que nous attendions», mais les impacts sur les cotisations de la Régie des rentes, de la SAAQ et de la CSST seront «limités», a affirmé le premier ministre Jean Charest.

La Caisse a annoncé des pertes historiques de 39,8 milliards de dollars, un rendement négatif de 25,6% pour l'année 2008. C'est une performance bien en deçà de la moyenne canadienne.

Le résultat négatif n'est pas en soi «étonnant», a noté Jean Charest, puisque tous les gestionnaires de fonds ont connu des difficultés en raison de la crise financière mondiale.

«Par contre, quand on compare la Caisse avec ses pairs, on constate que c'est un résultat qui est en deçà de ce que nous attendions», a-t-il ajouté. L'écart est de 6 à 7 points par rapport à la moyenne canadienne, selon sa ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget.

«Malgré les pertes importantes», les déposants de la Caisse - Régie des rentes, CSST et SAAQ, entre autres - «prévoient des impacts limités sur les cotisations», a insisté Jean Charest. Il faut jeter un oeil sur la performance de la Caisse à long terme, pas à court terme. Depuis sa création, la Caisse a enregistré un rendement de 8,1% par année. La Régie des rentes a vu ses fonds croître de 8,3% par an depuis qu'elle a confié la gestion à la Caisse, a-t-il ajouté.

Comme sa ministre Jérôme-Forget, M. Charest souhaite, «par souci de transparence», la tenue d'une commission parlementaire visant à faire la lumière sur les pertes. «Les administrateurs de la Caisse sont imputables de leur gestion», a-t-il dit, déclinant toute responsabilité dans la débâcle.

Selon lui, «la question la plus importante, c'est la gestion du risque». La Caisse doit revoir sa politique à cet égard. Il y a également les investissements importants de la Caisse dans le papier commercial, un placement à haut risque, vicié. «Que la Caisse en détienne, c'est une chose. Qu'elle en détienne autant, c'en est une autre», a dit M. Charest. Il faut selon lui «tirer des leçons de l'année 2008».

Jean Charest a tenu à préciser que la Caisse est une institution «très forte».