Le premier ministre Jean Charest a garanti, samedi, que les tarifs des garderies n'augmenteraient pas, malgré le contexte difficile pour les finances publiques, mais il n'a pas exclu la possibilité de hausses pour d'autres services du gouvernement.

M. Charest a affirmé que son administration s'était résolue à renouer avec les déficits, dès la prochaine année fiscale, afin de maintenir en priorité les services à la population.

«Il y a eu une très forte détérioration de l'économie mondiale, partout, et malheureusement ça nous place dans une situation de déficit, a-t-il dit lors d'un point de presse. C'est un choix qu'on fait parce qu'on ne veut pas couper dans les services.»

M. Charest a indiqué que dans ce contexte, des hausses de tarifs pourraient être nécessaires et que les mécanismes réglementaires en place détermineront leur opportunité.

Il a donné l'exemple de la Régie de l'énergie, à laquelle la société Hydro-Québec doit soumettre ses demandes.

Par contre, il a rappelé que son gouvernement s'est engagé à maintenir les tarifs des services de garde à 7 $ par jour.

«C'est une façon de soutenir une politique familiale, a-t-il dit. Pour les autres tarifs, ils vont suivre les règles internes. Par exemple, du côté de l'énergie, la Régie de l'énergie joue son rôle et sera appelée à jouer son rôle.»

Samedi, alors qu'il assistait à un tournoi de hockey mineur dont il est président d'honneur, M. Charest a affirmé que le gouvernement allait réussir à terminer l'année fiscale en cours en situation d'équilibre budgétaire.

Mais, comme la ministre des Finances Monique Jérôme-Forget l'a annoncé cette semaine, M. Charest a indiqué qu'un déficit est à prévoir dès l'année prochaine.

«Il faudra prévoir de quelle façon on en sort mais il faut maintenir les services, a-t-il dit. Il faut s'assurer qu'on gère avec rigueur et c'est ce que nous continuerons de faire.»

M. Charest a dû défendre les prévisions optimistes de son gouvernement qui promettait, durant la campagne électorale de l'automne dernier, l'équilibre budgétaire de l'année en cours, qui se conclura le 31 mars, ainsi que de la suivante.

«Ce qu'on a dit pendant la campagne, c'était le reflet de ce que nous avions pendant la campagne électorale, a-t-il dit. Et si vous retournez voir les chiffres et les prévisionnistes, privés et publics, de novembre, de décembre, de janvier, vous allez constater comme le monde entier une très forte détérioration des finances publiques.»

M. Charest a aussi défendu la crédibilité de Mme Jérôme-Forget, qui a été au centre de l'actualité cette semaine, à cause de la détérioration des finances publiques, mais aussi des difficultés éprouvées par la Caisse de dépôt et placement (CDP).

«C'est une femme qui est franche, qui a son franc-parler, a-t-il dit. Elle est appréciée pour ça et les Québécois savent que quand Mme Jérôme-Forget parle, elle parle vrai.»

Concernant les pertes appréhendées à la CDP, M. Charest a affirmé que les dirigeants de l'institution pourraient avoir à répondre du niveau de risque auquel ils ont exposé leurs investissements lors de leur bilan annuel en commission parlementaire.

«C'est des questions qui seront posées en commission parlementaire», a-t-il dit.

Malgré les critiques de l'opposition, qui l'a accusé de se cacher alors que les mauvaises nouvelles économiques s'accumulent, M. Charest a affirmé qu'il a travaillé intensément, cette semaine.

«La dernière semaine a été consacrée à du travail très intense à l'interne, pour préparer le budget et la rentrée parlementaire, a-t-il dit. Mais préparer surtout la période de tempête pour qu'on puisse poursuivre dans la lignée.»

Samedi, M. Charest a fait ses premières déclarations publiques depuis qu'il a été décoré de la Légion d'honneur à Paris, il y a deux semaines.