L'adoption de règles plus strictes pour l'utilisation des pistolets Taser par la GRC a réveillé, hier, la demande d'un moratoire sur leur utilisation au Québec.

«Le commissaire de la GRC a reconnu que ce dispositif peut entraîner la mort. Ce n'est pas une grande révélation, mais c'est une preuve de plus que cette arme cause des problèmes et qu'on ne peut plus rester les bras croisés», a dit hier le critique du Parti québécois en matière de sécurité publique, Bertrand St-Arnaud.

 

Le PQ exige que le Taser soit banni immédiatement pour qu'une enquête indépendante soit menée sur les risques associés à son usage. L'arme devrait ensuite être soit interdite, soit régie par des règles mieux définies, et la formation des agents, revue en conséquence, dit M. St-Arnaud.

Le ministre de la Sécurité publique, Jacques Dupuis, a refusé hier de commenter les changements apportés par la GRC, mais il a laissé entendre qu'ils n'auraient pas d'impact sur les pratiques des policiers de la province. Dans un communiqué émis en soirée, le ministère a soutenu être un «précurseur», indiquant que les règles en vigueur au Québec étaient déjà plus strictes que celles de la GRC.

Le commissaire de la GRC, William Elliott, a notamment indiqué jeudi que les policiers de la GRC n'utiliseront pas leur pistolet à impulsions électriques lorsque des suspects n'offriront qu'une simple résistance ou qu'ils refuseront de coopérer, mais seulement lorsqu'il présenteront un risque sérieux pour leur santé ou celle d'autrui. Or, Québec affirme avoir adopté cette directive il y a plus de deux ans.

Utilisation en baisse à Montréal

Les policiers de Montréal estiment aussi qu'ils n'ont pas de leçons à recevoir de la GRC et que l'usage du Taser est déjà suffisamment balisé. Son utilisation a d'ailleurs connu un net recul l'an dernier dans la métropole: selon le SPVM, les policiers n'ont déchargé leur Taser qu'à 8 reprises en 2008, contre 32 en 2007 et 28 en 2006. Cette baisse serait causée par l'adoption d'un nouveau règlement qui interdit aux agents montréalais de décharger leur arme en «mode contact», c'est-à-dire en l'appuyant directement sur le corps de sa victime.