Les propos du président français Nicolas Sarkozy qui ont provoqué une protestation des chefs indépendantistes québécois sont une «bouffée d'air frais», estime samedi le quotidien anglophone The Globe and Mail.

«Cela fait longtemps qu'une telle bouffée d'air frais n'était pas venue de France», écrit le quotidien dans un éditorial, estimant que les déclarations de M. Sarkozy mettent un point final à l'épisode ouvert par le célèbre «Vive le Québec libre» lancé en 1967 par le général de Gaulle à Montréal.Le président français a provoqué une vive réaction des indépendantistes en les accusant indirectement de sectarisme.

En remettant une décoration au premier ministre québécois Jean Charest, M. Sarkozy avait plaidé pour l'unité du Canada et «le refus du sectarisme, le refus de la division, le refus de l'enfermement sur soi-même, le refus de définir son identité par opposition féroce à l'autre».

Dans une lettre adressée au président français, la chef du Parti québécois Pauline Marois et le chef du Bloc québécois Gilles Duceppe ont jugé «méprisants» ses propos sur leur mouvement et estimé qu'aucun chef d'Etat «n'a autant manqué de respect aux plus de deux millions de Québécois qui se sont prononcés pour la souveraineté (indépendance)».

«M. Sarkozy au nom de la France-mère a coupé le cordon et les séparatistes sont, plus que jamais, à la dérive», conclut le journal en exprimant la satisfaction d'une bonne partie du Canada anglophone face aux propos présidentiels français.