L'Union européenne serait prête à lancer en mai les négociations formelles avec le Canada sur un partenariat économique à la condition que toutes les provinces adhèrent à la démarche et s'engagent à mettre en oeuvre un éventuel accord.

C'est l'assurance que Jean Charest dit avoir obtenue hier, à Bruxelles, du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

 

«Ce que j'ai entendu m'encourage beaucoup», a affirmé le premier ministre, qui envisage même la signature d'un accord avec l'Europe des 27 en 2011.

Sa mission européenne, qui a pris fin hier à Bruxelles après des arrêts à Davos et à Paris, fut à ses yeux fructueuse. «Il y a des fois dans la vie où on se dit que le timing est bon. C'était le bon moment d'être ici, alors que des décisions importantes se prendront dans quelques semaines», a souligné M. Charest, qui rentre aujourd'hui au Québec.

Interrogé pour faire le bilan de sa mission, le premier ministre n'est pas revenu sur la cérémonie à l'Élysée au cours de laquelle il a reçu la Légion d'honneur et qui a surtout été marquée par les déclarations controversées du président Nicolas Sarkozy sur les souverainistes.

Au cours de sa conférence de presse, Jean Charest, instigateur du projet de partenariat économique avec l'Union européenne, a indiqué que José Manuel Barroso «est d'accord pour lancer les négociations à condition qu'on règle un certain nombre de questions avant». De ces «questions», une seule est importante. Les autres ne sont que des «détails», selon le premier ministre.

«Il faut que nous puissions garantir à la Commission européenne la participation des provinces aux négociations et à la mise en oeuvre d'une future entente. Franchement, c'est le principal enjeu qui reste à régler. Il y a d'autres questions de détail, mais ce ne sont pas des choses qui sont très importantes», a-t-il affirmé.

La balle est maintenant dans le camp du Canada. Et la partie n'est pas gagnée avec toutes les provinces.

Certes, les provinces ont appuyé à l'unanimité l'idée de lancer des négociations avec l'Union européenne lors d'une réunion du conseil de la fédération le mois dernier. Mais ce geste ne suffit pas, reconnaît M. Charest. «On s'entend sur les sujets de la négociation, mais le résultat de la négociation, c'est une autre affaire. Quand on dit: «oui, les marchés publics, c'est un sujet de négociation», c'est une chose. Ce que ce sera finalement dans le résultat, on verra. Chacun aura à prendre ses décisions.»

Si les parties s'entendent, les négociations pourraient être lancées à Prague le 6 mai, date probable du prochain sommet entre le Canada et l'Union européenne. Elles dureraient deux ans. Selon M. Charest, «en 2011, dans ces eaux-là, on devrait pouvoir arriver à une entente finale».