Dans la lutte aux changements climatiques, Ottawa est à la traîne d'une bonne partie de la planète, estime le premier ministre Jean Charest. Le gouvernement Harper doit selon lui déposer sans tarder une stratégie plus musclée pour lutter contre les changements climatiques afin d'être en phase avec l'administration Obama et le consensus qui semble se dessiner à Davos.

Cet avant-midi au Forum économique mondial, Jean Charest a pris part à un atelier concernant la conférence internationale sur les changements climatiques qui aura lieu à Copenhague en décembre. C'est à cette occasion que devrait être défini un «Kyoto 2», une nouvelle entente sur la réduction des émissions des gaz à effet de serre.L'ancien vice-président américain et écologiste, Al Gore, le secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Yvo De Boer, et le patron de la pétrolière Royal Dutch Shell, Jeroen Van Der Veer, figuraient parmi les panélistes.

Tous s'entendaient pour fixer un prix au carbone, ce qui permettrait la création d'un marché d'échange de permis d'émissions. Plusieurs participants militent pour une réduction de moitié des émissions de GES d'ici 2050. «Il faut une entente cette année, pas l'an prochain, a affirmé Al Gore. Nous avons besoin d'un capitalisme durable, plus vert.»

«C'est frappant de voir à quel point le Canada a du rattrapage à faire» dans la lutte aux changements climatiques, a lancé Jean Charest après l'atelier.

«Le gouvernement fédéral n'aura d'autres choix que de suivre le mouvement. Ils doivent s'adapter. Ils ne peuvent pas trop tarder», a-t-il ajouté. Le plan déposé par Ottawa il y a déjà plusieurs mois est beaucoup trop timide aux yeux de Québec.

Jean Charest a noté que la nouvelle administration américaine est beaucoup plus «verte» que la précédente. Les discussions à Davos laissent croire qu'il y a une volonté forte à l'échelle internationale pour conclure une entente sur la réduction des GES à Copenhague en décembre, a-t-il ajouté.

Le premier ministre s'est réjoui que Al Gore souligne devant le gratin politique et économique de la planète que deux provinces canadiennes - dont le Québec - ont adopté des plans solides pour lutter contre les changements climatiques.