L'ex-chef du Parti vert du Québec, Scott McKay, pourrait quitter la formation écologiste et se porter candidat pour le Parti québécois. L'état-major du PQ est à la recherche d'une piste d'atterrissage pour cet éventuel transfuge. Il pourrait choisir Groulx, aux portes des Laurentides, une circonscription passée à l'ADQ en 2007.

Alors que des élections générales devraient être déclenchées mercredi prochain, des sources péquistes ont affirmé à La Presse, hier, que Scott McKay fera bel et bien le saut au PQ et que seule la circonscription reste à déterminer. Joint en début de soirée, le principal intéressé s'est contenté de dire qu'il est «en réflexion» et que «rien n'est coulé dans le béton». Le choix de la circonscription semble peser lourd dans la balance. De son côté, le Parti vert du Québec (PVQ) dit n'avoir reçu aucune nouvelle de son ancien chef depuis quelques jours.

»Candidat de prestige»

Même si aucune décision officielle n'a été prise, l'état-major du PQ envisage de parachuter M. McKay dans Groulx, qui regroupe les villes de Rosemère, Boisbriand et Sainte-Thérèse. Aux dernières élections générales, Linda Lapointe, qui avait offert ses services à Jean Charest avant de devenir candidate de l'ADQ, avait remporté la victoire avec 37,5% des suffrages, contre 28,9% pour le PQ et 27,2% pour le PLQ. Le parti de Jean Charest avait arraché cette circonscription au PQ en 2003, avec une majorité de seulement 303 voix.

L'assemblée d'investiture du PQ n'a pas encore été convoquée. Le président de l'association péquiste de Groulx, René Gauvreau, s'est déjà dit intéressé à déposer sa candidature. Mais l'état-major du parti a prévenu l'association locale qu'il «réserve le comté pour un candidat de prestige».

Le 29 mars dernier, à la surprise générale, Scott McKay avait perdu son poste de chef du PVQ aux mains de Guy Rainville lors d'un congrès des membres. M. Rainville avait obtenu 268 votes contre 225 pour M. McKay. Le chef sortant avait attribué sa défaite à une certaine «immaturité politique» au sein du parti.

Scott McKay s'était néanmoins présenté sous la bannière du Parti vert dans Bourget, lors des élections partielles du 12 mai. Le natif de cette circonscription de Montréal avait causé la surprise en terminant au troisième rang (11,3% des voix) et en devançant l'ADQ. Le péquiste Maka Kotto avait alors obtenu son laissez-passer pour l'Assemblée nationale, lui qui venait de quitter le Bloc québécois.

Si Scott McKay n'a jamais caché son passé souverainiste, il avait néanmoins tenu un discours pour le moins ambigu lors des élections de 2007. «La question nationale n'est pas un enjeu de cette élection, avait-il dit dans une entrevue. Je ne pense pas que c'est la souveraineté qui va régler la situation, comme je ne pense pas que ce soit le fédéralisme.»

Selon lui, le premier ministre Jean Charest et le chef péquiste de l'époque, André Boisclair, «se cachent derrière le paravent de la question nationale pour éviter qu'on s'aperçoive qu'ils n'ont pas de vision d'avenir pour le Québec». Au même scrutin, il qualifiait le PQ de «vieux parti». Il disait douter de la capacité d'un gouvernement péquiste qui aurait été élu en 2007 de réaliser la souveraineté au cours de son mandat.

Des nouvelles d'autres candidats

Le professeur à l'Université Concordia Guy Lachapelle devrait tenter sa chance une nouvelle fois sous la bannière péquiste. Mais il pourrait se présenter ailleurs que dans Fabre, la circonscription lavalloise de la ministre Michelle Courchesne, où il a terminé troisième en 2007.

Le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, Maxime Arseneau, a quant à lui indiqué au parti qu'il pourrait ne pas solliciter un nouveau mandat.