Les signaux envoyés par Jean Charest sur la possibilité d'un scrutin automnal sont sérieux, estime le Directeur général des élections, qui réchauffe sa machine partout au Québec.

Depuis le début de la semaine, Me Marcel Blanchet a lancé plusieurs «activités préparatoires» en vue d'élections hâtives. Il a joint les directeurs de scrutin des 125 circonscriptions pour leur demander notamment de vérifier la disponibilité de locaux à louer. Ces locaux accueilleront le personnel et les équipements de ces directeurs en cas d'élections.

La semaine prochaine, à Québec, le DGE formera 70 personnes qui deviendront préposées aux renseignements si un scrutin est déclenché. Ces préposés seront chargés de répondre aux citoyens qui composent le 1-888-ELECTION pour, par exemple, mettre à jour leur inscription sur la liste électorale.

Le DGE a mobilisé ses troupes à la suite des déclarations de Jean Charest, la fin de semaine dernière. Lors du conseil général de son parti, le premier ministre a changé de discours sur la possibilité d'élections. Dimanche, après avoir dit au cours des derniers mois que 2008 «ne sera pas une année électorale», il n'a pas écarté l'hypothèse de lancer un appel aux urnes après le Sommet de la francophonie, qui prendra fin le 17 octobre.

«Il y a un mois, la possibilité d'élections provinciales en 2008 était de 10%; elle est probablement à 40% aujourd'hui», a confié à La Presse un stratège libéral.

Deux raisons



Au PLQ, on estime que deux éléments pourraient pousser M. Charest à plonger le Québec en élections: l'état inquiétant de l'économie et l'élection d'un gouvernement conservateur majoritaire sans gains importants au Québec.

Ces informations, qui circulent depuis la fin de semaine, ont été «scrutées à la loupe» par le DGE lundi, a confirmé son porte-parole, Denis Dion. La réaction n'a pas tardé. Le jour même, Marcel Blanchet a confié une série de tâches à son personnel. «On met du WD-40 dans les engrenages pour être prêt s'il y a des élections», a illustré M. Dion.

Le DGE n'est pas le seul à prendre Jean Charest au sérieux. L'Action démocratique du Québec et le Parti québécois ont déjà pris contact avec des compagnies de location d'autobus. Le parti de Pauline Marois a également demandé au Bloc de lui prêter des équipements au lendemain de la campagne électorale fédérale.

De son côté, le Parti libéral a nommé, hier, un nouveau directeur général, Claude Lemieux. Il occupait les fonctions de directeur adjoint et de directeur à la députation au cabinet de Jean Charest. Militant de longue date, il a conseillé les premiers ministres Robert Bourassa et Daniel Johnson fils.