Le grand jour est arrivé pour le Dr Yves Bolduc. Le nouveau ministre de la Santé tentera de se faire élire aujourd'hui pour la première fois à l'Assemblée nationale au cours de l'élection partielle dans la circonscription de Jean-Talon, désertée par son prédécesseur Philippe Couillard.

Le Dr Bolduc affrontera «madame Implication», Françoise Mercure, une avocate péquiste très connue de la région qui a notamment réussi l'exploit de devenir la première femme en 165 ans à occuper la présidence de la chambre de commerce de Québec. Martin Briand, étudiant au doctorat en médecine expérimentale et conseiller de Mario Dumont sur les questions de santé, se présente pour l'ADQ.

 

Sur papier, les chances que le Dr Bolduc conserve son titre de ministre à l'issue du scrutin semblent plutôt bonnes. Depuis sa création en 1965, la circonscription de Jean Talon a toujours été représentée par le parti libéral. On y retrouve certaines des rues les plus huppées de Québec - dont la fameuse rue des Braves - le revenu moyen y est plus élevé que dans le reste de la ville. L'âge aussi.

«On sait que les personnes âgées ont tendance à voter davantage pour le Parti libéral, et en plus grande proportion aussi. C'est sur le Dr Bolduc que je parierais», dit Réjean Pelletier, professeur de politique à l'Université Laval.

Le Parti québécois est passé très près d'une victoire à deux reprises, en 1994 et 1998, mais un sondage publié il y a quelques semaines créditait le Parti libéral d'une confortable avance. En 2006, Philippe Couillard avait raflé 42% des votes, tandis que l'ADQ avait enregistré son plus mauvais score (19%) de la région de Québec.

Éclipsées par la campagne fédérale, ces élections partielles ont suscité peu d'engouement dans la région, relève Réjean Pelletier. Bien que l'un des candidats soit ministre, les débats ont porté sur des enjeux presque exclusivement locaux, comme la réfection de plusieurs installations sportives des environs.

Le Parti québécois a tenté de marquer des points en accusant le Parti libéral d'avoir «parachuté» son candidat. «Finalement, cette question a été rapidement réglée parce qu'Yves Bolduc a fait savoir, dès le début de la campagne, qu'il s'installait avec sa famille à Québec.» Philippe Couillard avait surmonté cet obstacle de la même manière.

En entrevue, hier, Martin Briand a reconnu que ses chances étaient minces. «Je connaissais le contexte de la circonscription, et donc mes chances, dès le début. Mais plusieurs personnes m'ont dit que, même si elles allaient appuyer M. Bolduc, je les avais fait réfléchir.»

«On devra travailler très fort pour faire sortir les électeurs», a aussi admis Mme Mercure.

Selon M. Pelletier, les trois partis pourront se targuer d'avoir fait bonne figure s'ils maintiennent les scores obtenus en 2007.