La chambre basse du Parlement a unanimement adopté jeudi une résolution qualifiant de « génocide » les crimes commis en Birmanie contre la minorité musulmane rohingya.

La motion approuvée par les députés de la Chambre des communes endosse le rapport des enquêteurs de l'ONU, qui expose « les crimes contre l'humanité commis par les forces armées de la Birmanie contre les Rohingya et d'autres minorités ethniques ».

Les élus reconnaissent que « ces crimes contre les Rohingya constituent un génocide » et appellent le Conseil de sécurité des Nations unies « à transmettre la situation [...] à la Cour pénale internationale ».

La motion appelle aussi cette dernière à enquêter sur les hauts responsables de la chaîne de commandement militaire de la Birmanie et à les poursuivre pour le « crime de génocide ».

« Je veux souligner à quel point les crimes contre les Rohingya sont tragiques et horribles », a dit la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, réagissant depuis Washington à l'adoption de la motion.

« Nous investissons des efforts à l'international pour que justice soit faite pour les Rohingya. La motion unanime d'aujourd'hui [jeudi] marque une étape importante dans cette direction », a-t-elle ajouté.

Les Rohingya sont traités comme des étrangers en Birmanie, un pays bouddhiste à plus de 90 %.

Entre août et décembre 2017, plus de 700 000 Rohingya ont fui la Birmanie vers le Bangladesh voisin après une offensive de l'armée birmane, marquée par des exactions contre cette minorité, des viols, des exécutions extrajudiciaires et des villages incendiés.

En mai, Ottawa a promis une aide supplémentaire de 300 millions de dollars sur trois ans pour améliorer les conditions de vie des Rohingya dans les camps du Bangladesh et venir en aide à ce pays et à d'autres minorités ethniques en Birmanie.