À quelques semaines de célébrer son premier anniversaire à titre de chef du NPD, Jagmeet Singh subit de plus en plus de pressions pour présenter une équipe solidaire alors qu'il doit réunir les membres de son caucus pour une rencontre stratégique mardi.

Le chef, qui a hérité d'un parti mal en point en octobre dernier, fait face à des demandes de militants qui veulent connaître sa vision des choses à un an de la campagne électorale 2019.

Jagmeet Singh prévoit également briguer un siège à la Chambre des communes, mais il a choisi de se porter candidat dans une circonscription que son parti n'a remportée que par un peu plus de 500 voix en 2015.

Selon le stratège du NPD Robin MacLachlan, le premier ministre Justin Trudeau a ouvert la porte à Jagmeet Singh pour qu'il fasse valoir que le gouvernement libéral a laissé tomber les électeurs progressistes. Le chef néo-démocrate doit profiter de cette ouverture en présentant un plan, insiste-t-il.

«Je suis un peu déçu que sa vision ne se traduise pas par un discours clair qui transcende le scénario trop souvent privilégié d'une course entre deux partis», a commenté M. MacLachlan. «C'est à Jagmeet Singh de prouver que le NPD ne ratera pas l'occasion de prendre possession de cet espace progressiste.»

M. Singh aura l'occasion de mettre à l'épreuve son discours de campagne dès que le premier ministre Justin Trudeau fixera la date de l'élection partielle dans la circonscription de Burnaby-Sud. Le chef néo-démocrate a annoncé au début du mois d'août qu'il serait candidat au siège laissé vacant par son collègue Kennedy Stewart, qui tente sa chance à la mairie de Vancouver.

«Il n'y a pas de meilleur endroit que Burnaby-Sud où le champ de bataille sur l'oléoduc (Trans Mountain) est devenu, je crois, le fléau de l'existence du gouvernement libéral», estime M. MacLachlan, en référence à la décision de la Cour d'appel fédérale de stopper le chantier de construction de l'élargissement du pipeline.

La coprésidente de la campagne nationale du NPD, Marie Della Mattia, mentionne que l'élection partielle à Burnaby-Sud ainsi que celles prévues dans d'autres circonscriptions offrent une chance au parti de démontrer ses ambitions en vue de la campagne 2019.

«On a des choses à dire et l'on croit que cela va rejoindre ce que les gens ressentent et ce qu'ils veulent de leur gouvernement», a fait savoir Mme Della Mattia.

Des gains aux élections partielles pourraient améliorer les relations entre le chef Singh et son caucus, selon le professeur de l'Université McMaster Peter Graefe.

L'éviction du député Erin Weir a notamment suscité de la grogne en Saskatchewan. D'autres se plaignent de la mauvaise performance financière du parti, qui n'a amassé que 4,86 millions $ en 2017 contre 5,39 millions $ l'année précédente.