Le gouvernement fédéral a dépensé plus de 270 millions de dollars depuis un an et demie pour toute la gestion des demandeurs d'asile qui traversent la frontière canado-américaine de façon irrégulière.

Ces chiffres ont été soumis au Directeur parlementaire du budget, Jean-Denis Fréchette, qui les avait requis au début de juillet; ils ont été remis récemment aux membres du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration des Communes.

Quatre agences fédérales sont impliquées dans la gestion de cette migration: la Gendarmerie royale du Canada, les ministères de l'Immigration et de la Sécurité publique, ainsi que la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. Ces agences ont colligé les sommes qu'elles avaient dépensées chaque mois depuis le début de 2017, lorsque l'afflux de demandeurs d'asile a commencé à augmenter à la frontière canado-américaine - surtout au Québec, près de Saint-Bernard-de-Lacolle.

La porte-parole conservatrice en matière d'immigration, Michelle Rempel, demandait depuis longtemps au gouvernement de dévoiler les coûts de cette migration irrégulière. Elle affirme toutefois que ces chiffres fournis par le gouvernement sont incomplets, puisqu'ils ne tiennent pas compte des coûts prévus pour les éventuelles expulsions, le logement des demandeurs, les transferts aux provinces et les services sociaux.

Les documents soumis par le gouvernement fédéral au Directeur parlementaire du budget révèlent par ailleurs que des employés de l'Agence des services frontaliers du Canada ont découvert une nouvelle tactique utilisée par les migrants : certains demandeurs d'asile entrés de façon irrégulière au Canada se présentent ensuite comme des «parents» pour des membres de leur famille qui souhaitent entrer au Canada.

Cela permet à leur conjoint et leurs enfants de demander asile à un poste frontalier officiel sans être refoulés automatiquement en vertu de l'Entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs.