Le ministre fédéral de l'Immigration conteste le vocabulaire utilisé par le nouveau gouvernement conservateur de l'Ontario pour décrire les migrants qui revendiquent le statut de réfugié après avoir franchi de façon irrégulière la frontière canado-américaine, souvent à Hemmingford, au Québec.

La semaine dernière, dans un communiqué, un porte-parole du premier ministre Doug Ford décrivait ces demandeurs d'asile comme des «gens qui franchissent la frontière illégalement». Il affirmait alors que l'afflux récent de ces «illégaux» avait provoqué une crise du logement à Toronto et mettait ainsi «en péril les services sociaux dont dépendent les familles ontariennes».

En conférence de presse à Halifax, lundi, le ministre fédéral de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Ahmed Hussen, s'est dit «très préoccupé» par les commentaires de M. Ford et de la ministre responsable de l'immigration en Ontario, Lisa MacLeod.

M. Hussen, lui-même un réfugié d'origine somalienne, a rappelé qu'en vertu du droit national et international, le Canada a l'obligation juridique d'accorder une audience équitable à tous les demandeurs du statut de réfugié.

Jeudi dernier, à l'issue de sa première rencontre officielle avec Doug Ford, le premier ministre Justin Trudeau avait soutenu que le nouveau premier ministre de l'Ontario ne saisissait pas toute l'ampleur des obligations internationales du Canada en ce qui concerne les demandeurs d'asile.

Le nouveau gouvernement de l'Ontario a déclaré la semaine dernière qu'il souhaitait obtenir une aide financière supplémentaire d'Ottawa pour s'occuper de la vague de demandeurs d'asile qui arrivent à Toronto.

Le ministre Hussen ne s'est pas engagé lundi à verser des sommes supplémentaires à l'Ontario. Il s'est plutôt dit «perplexe» face à cette requête, alors que la province ne s'est pas encore engagée à collaborer avec Ottawa pour redéployer certains de ces migrants vers des refuges temporaires à l'extérieur de Toronto.