De nouvelles données fédérales permettent de constater que le traitement réservé par le Canada aux migrants irréguliers est fort différent de celui auquel ils ont droit aux États-Unis.

Les chiffres montrent que le Canada a dépensé plus de 5 millions en 2017 et pendant la première partie de 2018 pour le logement temporaire, la nourriture et l'eau pour les migrants qui ont traversé le Canada en provenance des États-Unis par le passage non officiel de Saint-Bernard-de-Lacolle, au Québec. Une partie de cet argent a également été consacrée aux services de sécurité.

Les données ont récemment été déposées à la Chambre des communes en réponse aux questions écrites des députés de l'opposition.

Une ventilation détaillée des dépenses pour les services d'hébergement et les services humanitaires montre que l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a payé pour des articles tels que des génératrices et des appareils de chauffage, de l'eau et des chambres d'hôtel pour les migrants irréguliers.

L'ASFC a également embauché la Croix-Rouge canadienne pour aider à fournir des services aux demandeurs d'asile au Québec, où la grande majorité des migrants irréguliers sont arrivés cette année.

Cela comprend la distribution de trousses d'hygiène, de couvertures et de fournitures pour bébés, comme des couches et des préparations pour nourrissons. Des services de soins de santé de base sont également offerts avec l'aide d'une infirmière sur place, et il y a possibilité de transporter les gens à l'hôpital pour répondre à des besoins plus sérieux en matière de soins de santé.

Malgré le fait que ces personnes aient franchi « illégalement » la frontière Canada-États-Unis, le Canada ne détient qu'une fraction d'entre elles.

Au Canada, les immigrants et les réfugiés peuvent être détenus s'il existe des motifs raisonnables de croire qu'ils sont interdits sur le territoire du Canada ; qu'ils représentent un danger pour le public ou un risque de fuite ; ou s'ils sont incapables de prouver leur identité aux douaniers.

La Gendarmerie royale du Canada a intercepté un total de 20 593 demandeurs d'asile qui entraient irrégulièrement au Canada l'an dernier et 9481 autres entre le 1er janvier et le 31 mai de cette année.

Depuis le 1er avril 2017, seulement 643 personnes ont été arrêtées, selon les données du gouvernement.

Pendant ce temps, il semble que très peu de demandeurs d'asile irréguliers au Canada ne se présentent pas aux audiences sur l'immigration - l'une des principales justifications utilisées par l'administration Trump aux États-Unis pour appuyer sa politique de détention et de poursuite fédérale de tous les immigrants illégaux aux États-Unis.

Entre février 2017 et mars 2018, un total de 12 626 audiences sur la revendication du statut de réfugié ont eu lieu au Canada. De ces audiences, 390 ont été annulées en raison de non-présentation et seulement 20 de ces audiences, concernant 32 personnes, visaient des personnes qui avaient traversé irrégulièrement la frontière.