Le Canada - comme plusieurs autres pays démocratiques dans le monde - doit se préoccuper de la menace de l'ingérence russe dans ses élections, a signalé l'ancien directeur du FBI aux États-Unis, James Comey.

Tous les pays qui ont des valeurs libérales, démocratiques et occidentales devraient s'inquiéter, puisque celles-ci sont considérées comme des menaces par le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré l'ancien enquêteur américain devant un public réuni à Ottawa, mardi.

James Comey dirigeait l'une des controversées enquêtes sur l'ingérence de la Russie dans les élections américaines de 2016, avant d'être congédié il y a un an par le président Donald Trump.

Lors d'un événement annuel du groupe de réflexion Canada 2020 à Ottawa, M. Comey a expliqué qu'il était important pour les Occidentaux de comprendre le rôle des Russes dans le dernier scrutin aux États-Unis, « parce qu'ils le feront encore ».

La Russie a réussi « son rêve le plus fou » lors des élections de 2016, a-t-il soutenu.

Les mesures pour miner la confiance des citoyens américains envers leur démocratie étaient « sophistiquées, larges et immensément réussies », a-t-il constaté.

À quelques kilomètres d'où M. Comey faisait son discours, un responsable canadien affirmait au Parlement que les craintes de l'ingérence russe feraient partie des discussions lors du sommet du G7, qui se tiendra dans la région de Charlevoix, dès vendredi.

Plus tôt cette année, un chercheur de l'Organisation du traité de l'Atlantique-Nord (OTAN) a dit que le Canada devrait assumer que la Russie tentera de s'impliquer dans les élections fédérales de 2019, parce que cela répond à la volonté du Kremlin d'affaiblir l'alliance militaire.

Janis Starts, le directeur du Centre d'excellence pour la communication stratégique de l'OTAN, a confié à La Presse canadienne que le Canada était une cible naturelle.

En plus des États-Unis, la Russie a apparemment tenté de perturber le processus électoral de l'Allemagne, de la France, des Pays-Bas et de la République tchèque.

La Russie est intéressée par le Canada, parce que cela pourrait affecter ses activités en Europe, ce qui pourrait permettre à M. Poutine de démontrer que « les autres pays ont peur de la Russie », a souligné M. Starts.