La fronde contre Martine Ouellet à la tête du Bloc québécois s'organise.

Dans un courriel qui sera envoyé aux militants du Bloc ce jeudi et dont La Presse canadienne a obtenu copie, des opposants à Mme Ouellet appellent ceux-ci à ne pas donner leur confiance lors du vote sur la question le trois juin prochain.

Les opposants, qui se sont regroupés sous l'appellation de «Coalition pour l'unité indépendantiste du Bloc québécois», rencontreront les médias ce jeudi également afin de faire le point sur leurs démarches.

Déjà, toutefois, leur courriel affirme que le fait de retirer la confiance à la chef «sera un signal clair que les membres désirent une seule et unique force indépendantiste à Ottawa».

La missive aux membres ajoute que de voter «non» au vote de confiance sur la chefferie de Mme Ouellet équivaudra à «donner un mandat fort de procéder intelligemment et dans les plus brefs délais à la réunification du caucus et à l'apaisement des tensions», ajoutant qu'il ne faut plus laisser «une personne décider à notre place», une flèche qui vise précisément le style de leadership de Mme Ouellet.

Selon ses auteurs, «l'après-Martine Ouellet offre un meilleur avenir» puisque, une fois unis, ils pourront «plus efficacement poursuivre la promotion de l'indépendance et la défense des intérêts nationaux du Québec, qui sont indissociables».

Cette formulation est particulièrement intéressante, puisque le conflit entre Mme Ouellet et ses supporters et les dissidents et démissionnaires du Bloc porte justement sur le choix de la chef bloquiste de concentrer les énergies du Bloc à la promotion de l'indépendance sur toutes les tribunes alors que les dissidents et députés démissionnaires privilégiaient la défense des intérêts du Québec à Ottawa.

Outre le leadership de Mme Ouellet, une deuxième question sera soumise aux membres pour justement trancher ce débat.

Martine Ouellet ne dispose plus que de l'appui de deux députés à Ottawa, sept autres ayant démissionné du parti et créé leur propre parti, Québec debout.

Mario Beaulieu, lui, est toujours député bloquiste et président du parti, mais il s'oppose à Mme Ouellet et entend militer contre elle à l'intérieur du Bloc.

Mme Ouellet sera soumise à un vote de confiance le 3 juin et elle estime qu'elle aura la légitimité pour demeurer en poste si elle obtient 50 % des voix plus une en sa faveur.

Jusqu'ici, un seul des sept députés démissionnaires, Michel Boudrias, a exprimé une volonté de réunifier le Bloc advenant le départ de Mme Ouellet.