Le plan de triage des demandeurs d'asile promis au Québec par le gouvernement fédéral se fait toujours attendre, un mois jour pour jour après la rencontre des ministres David Heurtel, Marc Garneau et Ahmed Hussen pour gérer la crise.

«Mes fonctionnaires m'ont assuré qu'il s'agit d'une question de semaines et non de mois, a affirmé le ministre fédéral de l'Immigration, Ahmed Hussen, lors d'une téléconférence vendredi. Donc, nous sommes littéralement à quelques semaines de pouvoir alléger la pression sur les villes de Toronto et de Montréal.»

Ce dernier faisait le point sur son plus récent voyage au Nigeria pour endiguer le flux de demandeurs d'asile en provenance de ce pays qui entrent de façon irrégulière au Québec.

M. Hussen a affirmé qu'Ottawa avait présenté quelques modèles aux gouvernements du Québec et de l'Ontario pour qu'ils choisissent celui qui convient le mieux. Il a signalé que des fonctionnaires ontariens sillonnent également leur province pour identifier des sites potentiels d'hébergement temporaire à l'extérieur de Toronto.

«Le Québec est plus avancé que l'Ontario pour le développement d'un tel système à cause de son expérience avec la vague de demandeurs d'asile l'été dernier», a fait valoir M. Hussen.

«Les discussions se poursuivent», a pour sa part indiqué par courriel l'attaché de presse du ministre québécois de l'Immigration, David Heurtel, Maxim Labrecque.

Les éléments de base de ce système de triage devaient initialement être prêts avant la fin du mois d'avril, selon les informations qu'avait données aux journalistes un cadre supérieur de l'Agence des services frontaliers du Canada.

Depuis, le ministre ne cesse de répéter que les détails seront connus dans un avenir rapproché. Le triage vise à permettre aux demandeurs d'asile qui désirent s'installer dans une autre province de le faire.

Plus de 7000 demandeurs d'asile sont entrés au pays de façon irrégulière depuis le début de l'année et plus de la moitié d'entre eux étaient originaires du Nigeria, a-t-il rappelé.

M. Hussen dit que le gouvernement nigérian s'est engagé à transmettre le message à sa population que les entrées irrégulières à la frontière ne constituent pas un «billet d'entrée gratuit» pour le Canada.

Le Nigeria a également promis d'émettre les documents de voyage appropriés sans délai pour ses ressortissants qui devront être expulsés et sans lesquels il est difficile de procéder, a précisé M. Hussen.