Le premier ministre Justin Trudeau profitera de sa participation au sommet des chefs de gouvernement des pays du Commonwealth, jeudi à Londres, pour défendre les droits des communautés LGBTQ et réclamer une réduction de l'utilisation du plastique.

Il se heurtera toutefois à certains leaders africains qui résistent avec entêtement au Canada, au Royaume-Uni et aux autres pays qui défendent l'égalité des sexes.

Certains remettent en question la pertinence et l'utilité du Commonwealth puisque plusieurs de ses membres, surtout en Afrique et en Asie, affichent des bilans peu reluisants en matière de démocratie et de droits de la personne. Dans certains de ces pays, les relations homosexuelles sont même interdites par la loi, et les contrevenants y sont sévèrement réprimés.

La question des droits des communautés LGBTQ a été biffée de l'ordre du jour du sommet, mais M. Trudeau a rencontré jeudi des militants au Haut Commissariat du Canada à Londres pour les assurer de son soutien constant. Il a d'ailleurs admis que cette différence de points de vue illustre à quel point le Commonwealth ne réussit pas toujours à rassembler ses 53 membres autour de valeurs communes, comme il le devrait.

Il a demandé aux militants de le conseiller sur les façons de demeurer leur allié et de pousser d'autres chefs de gouvernement dans la bonne voie.

À l'issue de cette rencontre, les militants du Réseau du Commonwealth pour l'égalité ont salué l'ouverture de M. Trudeau et déploré l'opposition constante de certains autres leaders.

« Je ne peux même pas rencontrer mon premier ministre ou mon président, s'est désolée Rosanna Flamer-Caldera, directrice d'un organisme sri-lankais pour l'égalité des droits, et coprésidente du Réseau du Commonwealth pour l'égalité. Alors, nous avons besoin de ces grands forums internationaux et de l'aide de leaders comme le premier ministre Trudeau. »

Les plastiques

M. Trudeau devait aussi appuyer jeudi la première ministre britannique, Theresa May, quand elle demandera aux autres membres du Commonwealth de réduire leur utilisation du plastique. Mme May s'apprête à dévoiler un projet sans précédent qui interdira au Royaume-Uni les produits de plastique à utilisation unique (comme les pailles, les verres et les cotons-tiges) afin d'aider à nettoyer les océans du monde.

On ne sait pas jusqu'où M. Trudeau est prêt à aller pour suivre l'exemple de Mme May, mais le Canada a fait de la réduction du plastique une priorité du prochain sommet du G7, qu'il présidera en juin dans Charlevoix. Ottawa s'apprête aussi à interdire les microbilles dans les produits d'hygiène personnelle.

Au cabinet de la ministre de l'Environnement, Catherine McKenna, on indique qu'Ottawa est prêt à aller plus loin encore. « De concert avec les provinces et territoires, et en consultation avec les Autochtones, l'industrie, les municipalités, les organismes sans but lucratif et les établissements de recherche, le gouvernement canadien élaborera une stratégie pour que le plastique demeure dans l'économie, mais ne se retrouve plus dans les sites d'enfouissement et dans l'environnement. »