Des environnementalistes opposés au projet de pipeline Trans Mountain attendaient le premier ministre Justin Trudeau de pied ferme mercredi, au Royaume-Uni.

Les militants de Greenpeace UK ont notamment installé un faux pipeline autour du haut-commissariat du Canada, près de la place Trafalgar. On pouvait y lire « Trudeau Oil » ou « Crudeau Oil », selon le premier caractère combinant un T, pour Trudeau, et un C, pour « crude » (signifiant pétrole brut en anglais).

Des descendeurs en rappel ont aussi gravi deux des colonnes de style grec de la mission canadienne pour dérouler de gigantesques bannières portant la même inscription, pendant que la police britannique et des employés les observaient calmement.

La trentaine de militants espéraient simplement exprimer leur opposition à M. Trudeau, mais ils l'ont aperçu pendant quelques secondes quand il est sorti de la mission pour se rendre à un événement à la mairie. Les écologistes ont crié au premier ministre « Les leaders de la lutte aux changements climatiques ne construisent pas de pipelines » et « Laissez les sables bitumineux dans le sol ». M. Trudeau les a remerciés avant de s'engouffrer dans une voiture.

Un porte-parole de Greenpeace UK a expliqué qu'ils voulaient témoigner de leur solidarité à tous ceux qui s'opposent au projet, y compris les autochtones de la Colombie-Britannique.

Un entretien avec la reine marquera la première journée complète de M. Trudeau à Londres, mercredi, alors que son périple dans trois pays l'ayant déjà amené au Pérou et en France tire à sa fin.

Le véritable travail viendra lorsque le premier ministre rencontrera son homologue britannique, Theresa May, pour partager ses notes avec Mme May sur une foule de sujets, allant de la Syrie à la Russie, en passant par le Brexit et le Commonwealth.

M. Trudeau est arrivé à Londres, mardi soir, à la suite d'une visite de deux jours en France au cours de laquelle il a semblé consolider une alliance politique solide avec le président français Emmanuel Macron sur un ordre du jour progressiste sur la scène mondiale.

Le Royaume-Uni est l'un des plus importants alliés du Canada, et M. Trudeau a été inébranlable dans ses appuis aux critiques par Mme May de la Russie à la suite de l'empoisonnement d'un ancien espion russe le mois dernier et aux frappes de la semaine dernière en Syrie par les forces du Royaume-Uni, de la France et des États-Unis.

Néanmoins, M. Trudeau n'est pas sur la même longueur d'onde que Mme May comme il peut l'être avec M. Macron, ce qui laisse croire que le ton des discussions pourrait être très différent.

L'attention sera portée à établir les fondations d'un accord de libre-échange entre le Canada et le Royaume-Uni après la sortie britannique de l'Union européenne, de même que sur des efforts communs contre les agressions russes et pour la défense de la démocratie en Europe.

M. Trudeau cherchera aussi à rallier Mme May aux priorités du Canada en vue du G7, qui incluent d'accentuer le combat contre les changements climatiques et un ordre du jour de commerce progressiste et d'égalité des sexes.

S'il obtient gain de cause, M. Trudeau aura deux alliés clés - Mme May et M. Macron - au moment où le président américain Donald Trump retire son pays de l'Accord de Paris sur le climat et lance des attaques sans précédent contre le libre-échange.