Le mystère entourant les malaises éprouvés par des Canadiens en poste à Cuba et certains de leurs proches pousse Ottawa à rapatrier des membres de la famille de diplomates.

Des responsables ont indiqué, sous le couvert de l'anonymat, que 10 Canadiens éprouvent encore des symptômes cérébraux inexpliqués. On retrouve parmi eux des enfants et des proches de Canadiens qui ne sont pas des diplomates - les responsables ne veulent pas préciser davantage, pour des raisons de confidentialité. Cette décision a été prise à la suite de l'échec, en mars, d'une évaluation environnementale menée dans les logements occupés par le personnel diplomatique.

De 25 à 30 membres des familles de diplomates ont subi une batterie de tests lorsque certains se sont plaints de malaises tels des nausées, des maux de tête et des difficultés à se concentrer. Puisque les problèmes persistent, les autorités canadiennes craignent une nouvelle forme de lésion cérébrale, dont la cause est encore entourée de mystère - mais qui pourrait bien être d'origine humaine.

Des conjoints, des enfants et même des parents de diplomates canadiens en poste à La Havane doivent quitter la capitale cubaine dès maintenant. Les postes de diplomates à La Havane ont aussi été désignés «non accompagnés» - comme en Afghanistan, en Irak, en Libye et au Soudan du Sud.

Cuba demeure une destination prisée par un million de touristes canadiens chaque année. Selon Affaires mondiales Canada, rien n'indique toutefois que les touristes soient menacés par ce mystérieux mal.

Le Canada tente d'élucider le mystère, de concert avec les autorités cubaines, mais aussi avec les États-Unis - plusieurs diplomates américains éprouvent les mêmes symptômes. La Havane nie toute responsabilité, mais Washington a rappelé plusieurs de ses diplomates et a expulsé des diplomates cubains.

Des spécialistes de l'Université de Pennsylvanie qui ont étudié les informations médicales des diplomates américains craignent l'apparition récente d'une nouvelle forme de lésion cérébrale.

En 2016 et en 2017, on avait évoqué une présumée «attaque acoustique» à La Havane, mais les responsables ont exclu lundi cette thèse.

L'ambassade de Cuba à Ottawa n'a pas répondu à une demande de commentaires, lundi.