Les entreprises privées peuvent aider des pays en guerre comme le Mali pour qu'ils se relèvent des conflits en investissant dans des projets là-bas, estime le ministre de la Défense Harjit Sajjan.

M. Sajjan souligne que les pays secoués par les conflits ont besoin de soutien pour développer leur économie, car l'armée ne peut pas à elle seule les aider à se relever.

Le ministre a fait cette réflexion alors que la nouvelle institution de financement du développement du Canada a annoncé son premier partenariat avec le secteur privé. FinDev Canada a investi 10 millions $ US (plus de 13 millions $ CAN) pour amener de l'électricité à des millions de citoyens pauvres du Kenya, un pays plus stable de l'est de l'Afrique.

«Nous devons nous demander: comment on amène les entreprises là-dedans? Parce qu'elles ont la capacité de voir les choses très différemment», a confié le ministre Sajjan à La Presse canadienne avant son témoignage devant le comité de la défense nationale de la Chambre des communes.

«On ne doit pas seulement penser à l'armée pour résoudre le conflit.»

Les entreprises privées doivent décider s'il est sécuritaire pour elles de s'impliquer au Mali.

«Je crois que plus il y a sécurité dans un pays, meilleur l'investissement est. Il y a déjà actuellement des investissements qui ont été faits au pays et avec un peu de chance, cela va augmenter», a-t-il déclaré.

Le ministre Sajjan, qui a récemment visité l'Afrique de l'Ouest, dit avoir vu des occasions d'affaires notamment dans le secteur de l'agriculture au Mali.

Plus tôt cette semaine, @le ministre avait annoncé avec sa collègue des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, la nouvelle mission de paix du Canada au Mali, un pays d'Afrique de l'Ouest qui peine à se remettre d'une insurrection djihadiste.

Le Canada a pris un engagement de 12 mois au Mali. L'opération comprendra environ 250 militaires, deux hélicoptères Chinook et quatre plus petits Griffons qui serviront d'escorte et de protection à l'armée.

Investissement au Kenya

FinDev Canada a annoncé un partenariat avec l'entreprise d'énergie solaire kenyane M-Kopa, qui vise à approvisionner en électricité des millions de villageois établis dans des régions isolées qui vivent avec moins de 2 $ par jour.

Paul Lamontagne, le directeur général de FinDev, a indiqué que le projet s'étendra jusqu'en Tanzanie et en Ouganda, des pays voisins.

Le projet permettra à des familles d'éclairer leurs maisons pour trois ou quatre heures supplémentaires chaque jour. Cela signifie que les filles pourront étudier le soir chez elles et que les décès causés par l'utilisation du kérosène dans les endroits clos diminueront.

L'initiative est en phase avec les priorités environnementales et féministes du Canada, selon M. Lamontagne.

«On ouvre une brèche à la réduction des émissions de carbone. Ça concerne aussi le genre. L'entreprise emploie beaucoup de femmes. Ça touche beaucoup la vie des femmes et des filles», a-t-il déclaré.