L'accès aux listes de membres du Bloc québécois sera rétabli rapidement pour les associations de circonscription des sept députés démissionnaires en autant que celles-ci se rangent derrière le parti.

«S'il y a un comté qui nous disait qu'il voulait rester associé au député en tant qu'instance, à ce moment-là il devient une association indépendante», a expliqué lundi le président du parti et député, Mario Beaulieu, en entrevue.

Les sept députés démissionnaires n'ont plus accès aux listes de membres par l'entremise de leur association de circonscription depuis qu'ils ont quitté le caucus du Bloc québécois mercredi. Cela les empêche donc de communiquer avec les membres.

Ils ne peuvent plus, non plus, participer aux comités exécutifs de leurs associations de circonscription qui deviennent ainsi orphelines.

«Les associations de comté deviennent des associations sans députés, a indiqué Mario Beaulieu. Maintenant, on contacte ces associations-là pour mettre au clair leur nouveau statut. À ce moment-là, les accès aux listes devraient être rétablis pourvu que les comtés comprennent leur nouveau statut et qu'ils soient d'accord avec ça.»

Les sept exécutifs devront donc choisir à qui ils donneront leur allégeance: leur député ou leur parti. Un exécutif qui choisirait d'appuyer un député démissionnaire perdrait toutes les ressources que lui fournit le Bloc québécois. Le parti pourrait alors élire un nouvel exécutif pour représenter l'association de circonscription.

«Six présidents de ces associations appuient leur député, a affirmé l'attaché de presse du Groupe parlementaire québécois, Mathieu Renaud St-Amand. La députée Monique Pauzé rencontre sa présidente et son exécutif ce soir pour en discuter.»

Deux associations - qui ne sont pas représentées par le Bloc québécois ou l'un des députés démissionnaires à la Chambre des communes - se sont jointes vendredi au concert de voix qui demandent la démission de la chef Martine Ouellet. Il s'agit des associations de Portneuf - Jacques-Cartier et de Berthier - Maskinongé. Elles ne subiront pas de conséquences pour cette prise de position en vertu du droit à la dissidence inscrit dans les statuts et règlements du parti.

Leur requête est toutefois restée lettre morte puisque la chef du Bloc québécois entend demeurer à la tête du parti. Elle a obtenu l'«appui indéfectible» du Bureau national samedi qui a relancé l'invitation aux dissidents de réintégrer le caucus et indiqué qu'il était hors de question de les exclure du parti.

L'impasse persiste donc entre Mme Ouellet et les sept députés dissidents qui exigent son départ. Il s'agit de Michel Boudrias, Rhéal Fortin, Simon Marcil, Monique Pauzé, Louis Plamondon, Gabriel Ste-Marie et Luc Thériault. Ceux-ci ont tenu une rencontre téléphonique lundi après-midi pour discuter de la suite des choses.

L'une des options qui s'offrent à eux serait de devancer la tenue d'un vote de confiance sur le leadership de Mme Ouellet pour lui montrer la porte. Un tel vote est seulement prévu lors du prochain congrès en mai 2019, mais il pourrait avoir lieu plus tôt lors d'un conseil général extraordinaire organisé à la demande d'au moins 25 associations de circonscription.

Une deuxième rencontre du Bureau national du Bloc québécois est prévue samedi pour déterminer quelles seront les prochaines étapes.

Est-ce que le Bloc québécois se dirige tout droit dans un mur comme l'ont prédit certains chroniqueurs? «J'espère que non, a répondu Mario Beaulieu. Mais de toute façon, le Bloc, on va continuer à agir, à être actif et présent sur le terrain partout au Québec et au parlement.»