«Les incidents diplomatiques, on va les régler», a dit ce midi le premier ministre Justin Trudeau, au sujet de ce possible complot du gouvernement indien pour saboter sa visite officielle de huit jours en Inde.

De passage à Pointe-Saint-Charles pour vanter les mérites de l'allocation canadienne pour le travail, lancée dans le budget déposé à la Chambre des communes mardi, Justin Trudeau a de nouveau été questionné sur son périple très difficile en Inde.

Tout en répétant que le député ayant lancé l'invitation à Jaspal Atwal (accusé de tentative de meurtre sur un ministre indien en 1986) à deux réceptions canadiennes avait assumé la responsabilité de son erreur, M. Trudeau a continué de laisser planer le doute sur un possible complot du gouvernement indien visant à le faire mal paraître.

Pour le reste, M. Trudeau a renouvelé sa confiance dans les agences canadiennes de sécurité. Outre cette invitation malheureuse, M. Trudeau soutient que son voyage a été un succès, qui a rapporté investissements et emplois et qu'il a « célébré les liens » entre les deux pays.

À Ottawa pendant ce temps, les députés libéraux qui sont membres du comité de la sécurité publique ont uni leurs efforts pour rejeter une motion déposée par le député conservateur Pierre Paul-Hus visant à faire témoigner le conseiller du premier ministre en matière de sécurité nationale, Daniel Jean.

Selon le Parti conservateur, M. Jean est le haut-fonctionnaire qui, durant une séance de breffage sans attribution organisée à l'intention d'un groupe de journalistes canadiens, a évoqué la thèse d'un complot de la part d'une faction du gouvernement indien qui a mené à l'invitation de Jaspal Atwal durant deux réceptions officielles organisées par le gouvernement canadien en Inde durant la visite officielle du premier ministre.

Les députés libéraux ont utilisé leur majorité au sein du comité pour mettre fin immédiatement au débat sur cette motion, au grand dam des conservateurs qui réclament depuis lundi des explications sur cet incident diplomatique qui jette un froid sur les relations entre le Canada et l'Inde.

Mardi, le premier ministre Justin Trudeau a défendu aux Communes la thèse de son conseiller, accusant au passage les conservateurs de miner la réputation des fonctionnaires canadiens. Le ministère des Affaires étrangères de l'Inde a immédiatement réagi, rejetant avec véhémence cette thèse du complot « sans fondement et inacceptable ».

Témoignant devant le comité parlementaire, jeudi matin, le ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale a refusé de répondre aux questions pointues des conservateurs sur les incidents survenus durant la visite du premier ministre en Inde, ou sur le complot évoqué par Daniel Jean, affirmant qu'il s'agissait d'informations classifiées qui concernent la sécurité nationale qui ne peuvent être étalées devant les caméras.

Il a toutefois affirmé que la vérification des antécédents des personnes invitées aux réceptions offertes dans le cadre de la visite de M. Trudeau est une responsabilité qui incombe au Bureau du Conseil privé - le ministère du premier ministre - et qu'il n'avait pas d'information indiquant que le SCRS ou la GRC avait aussi passé en revue la liste des invités.

Par ailleurs, M. Trudeau a reconnu durant son passage dans la région de Montréal que le Québec avait déjà des programmes de paternité, d'allocation pour le travail et d'assurance-médicaments. Mais il n'a pas voulu dire si son gouvernement comptait verser des compensations au Québec. « On va être là pour travailler ensemble et injecter de nouveaux fonds dans ces programmes », a-t-il simplement répondu.