Ottawa garde le cap sur le train à grande fréquence (TGF) entre Québec et Windsor : sa réflexion ne tient pas compte d'un éventuel projet de monorail québécois, affirme le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau.

En entrevue à La Presse, le ministre Garneau réitère que son gouvernement envisage de financer le projet de VIA Rail. Il précise que l'idée d'un lien rapide Montréal-Québec, lancée l'automne dernier par le premier ministre Philippe Couillard, n'aura pas d'impact sur son analyse.

La raison est simple, dit M. Garneau : Ottawa n'a encore reçu aucun détail quant aux intentions du gouvernement québécois.

« Je me dois d'aller de l'avant avec l'étude du TGF parce que c'est quelque chose qu'on a annoncé qu'on ferait dans notre budget en 2016 », a dit M. Garneau.

« On a mis de l'argent de côté pour faire cette étude-là et c'est quelque chose que nous avons discuté avec beaucoup de différents groupes impliqués. Alors pour nous, c'est important de le faire. »

VIA Rail a lancé le projet de TGF dans le corridor Québec-Windsor il y a quatre ans. La société de la Couronne propose d'aménager des voies exclusivement réservées au transport de passagers sur les emprises ferroviaires existantes.

Les trains de passagers pourraient ainsi circuler plus souvent et plus vite. Et ils ne seraient pas forcés d'arrêter pour laisser passer les trains de marchandises.

Avant de confirmer sa participation financière au projet de 4 milliards, Ottawa veut établir combien de personnes emprunteraient un éventuel TGF. Il pourra ainsi déterminer si le projet aura un impact significatif sur le comportement des voyageurs.

« Je ne peux pas prédire les résultats de l'étude, je ne peux pas prédire ce que Québec va faire, note M. Garneau. Mais je pense qu'eux, quand on décidera à la fin de notre évaluation, ça pourrait avoir un effet sur ce que le Québec décide. »

MONORAIL

M. Couillard a pris tout le monde de court, l'automne dernier, en lançant l'idée d'une liaison électrique rapide, par exemple un monorail, entre Québec et Montréal. Il a affirmé qu'«  on peut faire des choses beaucoup plus modernes  » qu'un lien ferroviaire.

Le premier ministre a ensuite précisé que les deux projets sont compatibles. La semaine dernière, le ministre québécois des Transports, André Fortin, a averti Ottawa que « si l'Ontario a un TGF, nous [en] voulons également un ».

M. Garneau assure que sur ce front, Québec n'a pas à s'inquiéter. Le gouvernement ontarien a certes lancé l'idée de construire un train à grande vitesse (TGV) qui desservirait exclusivement le corridor Toronto-Windsor. Mais comme dans le cas du monorail, Ottawa n'a reçu aucune demande de financement officielle.

« Le corridor entre Québec et Windsor, ça va être la même technologie pour tout le trajet, avec les mêmes trains de VIA », a dit M. Garneau.