Si le sénateur indépendant André Pratte estime que « les provinces vont être prêtes » pour la légalisation du cannabis à des fins récréatives, le 1er juillet, la ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois, réitère que le Québec « serait encore mieux préparé » si on repoussait l'entrée en vigueur du projet de loi fédéral.

« On aurait encore plus de ressources pour faire de la prévention, on aurait planifié plus de choses. [Ceci dit], est-ce qu'on sera prêt ? On va être prêt. Mais est-ce qu'on pourrait faire mieux ? C'est pour ça qu'on a demandé un délai », a-t-elle dit, jeudi, à son arrivée à la deuxième journée du caucus libéral d'avant session. 

« Quand on a demandé un délai, on n'a pas eu une écoute active, c'est clair », a-t-elle ajouté. Le Sénat ne doit pas retarder l'inévitable, avait dit Pratte, hier.

La ministre Charlebois, qui pilote le projet de loi provincial qui encadre au Québec la vente et la distribution de cannabis, a également dit que les ex-politiciens et anciens hauts dirigeants du Parti libéral du Canada qui siègent aux conseils d'administration d'entreprises qui produisent du cannabis médical - qui seront donc en bonne position lorsque le cannabis récréatif sera légalisé - ont un « examen de conscience » à faire. 

« Vous ne verrez pas mon nom là », a-t-elle laissé tomber. 

Jean-Marc Fournier, leader parlementaire du gouvernement, s'est pour sa part dit confortable avec la présente situation.

« Pourquoi ça devrait m'indisposer ? Si on faisait le tour de l'ensemble de l'actionnariat [de ces entreprises], j'imagine qu'on se retrouverait avec une infime minorité [de gens issus du PLC] là-dedans. (...) Il ne faut pas s'imaginer que le processus [de légalisation du cannabis] est fait pour ces quatre ou cinq personnes-là », a-t-il dit.