Le Nouveau Parti démocratique (NPD) exige davantage que des brise-glace pour remplir le carnet de commandes du chantier maritime Davie à Lévis.

À sa première visite dans cette ville mardi, le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a dit que le gouvernement Trudeau devait «accélérer le processus» pour accorder des contrats à la Davie.

Le chantier maritime a mis à pied 400 travailleurs avant les fêtes, faute de contrats, et réclame sa juste part des juteux contrats fédéraux de la marine royale, accordés à ses deux concurrents à Vancouver et Halifax.

Le Bloc québécois a été très actif dans le dossier de la Davie, pour que le Québec obtienne sa part de contrats fédéraux, mais le NPD, un parti traditionnellement associé aux travailleurs, ne veut pas être en reste.

«Il y a assez de travail pour tout le monde, a dit M. Singh, en point de presse sur les terrains de la Davie. Le gouvernement doit montrer de l'ouverture, il n'y a pas cette ouverture du gouvernement.»

Des négociations sont en cours entre Ottawa et la Davie pour la réfection de brise-glace, mais cela ne suffit pas, selon le lieutenant québécois du NPD, Alexandre Boulerice.

M. Boulerice a notamment évoqué des contrats qui pourraient être attribués au chantier lévisien, comme la conversion des bâtiments de la classe Viking et de sept à 12 frégates de la classe Halifax.

Le NPD a refusé d'accuser le gouvernement Trudeau de faire du favoritisme pour les chantiers du Pacifique et de l'Atlantique.

«Nous, on n'est pas là pour faire des procès et des jeux politiques sur l'influence de tout un chacun», a répondu M. Boulerice.

La Davie a été exclue de la Stratégie nationale de construction navale - qui s'étend sur 10 ans jusqu'en 2022 - au profit de ses deux concurrents.

«On doit être capable d'être flexible sur des critères et des conditions pour ne pas que Davie soit écartée façon injuste», a plaidé M. Boulerice.

La représentante de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Ann Gingras, accompagnait ses alliés néo-démocrates. Elle a dit qu'il fallait modifier cette stratégie qui ne fonctionne pas, selon elle, puisque les autres chantiers font exploser les coûts et ne livrent pas dans les délais.

«Ce qu'on recherche, c'est modifier la stratégie, ce n'est pas vrai que c'est coulé dans le béton.»