Oui, des sikhs « sont passés à notre bureau », mais d'aucune façon l'autorisation des couteaux de six centimètres à bord d'avions n'a à voir « avec de la petite politique », a déclaré ce matin Marc Garneau, ministre fédéral des Transports.

De passage à Montréal pour une annonce sur les villes intelligentes, le ministre a été questionné sur les modifications à la liste des articles interdits à bord d'un avion qui entreront en vigueur lundi et qui autoriseront le port du kirpan en vol.  

À l'exception des trois députés de Québec solidaire qui se sont abstenus, tous les élus de l'Assemblée nationale ont voté mercredi pour le maintien de l'interdiction de ces petits couteaux.

En point de presse, le ministre Garneau a indiqué qu'il avait décidé d'écrire une lettre à Philippe Couillard, à Jean-François Lisée et à François Legault de même qu'au président de l'Assemblée nationale, Jacques Chagnon, « pour les informer de notre décision », leur dire les raisons qui la sous-tendent et leur offrir d'en discuter davantage s'ils le désirent. 

M. Garneau a répété que les experts du ministère ont évalué de près la situation et que le risque d'attaques avec de tels couteaux est faible.

Aux agents de bord qui manifestent leur inquiétude, M. Garneau répond que lors de vols internationaux en provenance de plusieurs pays d'Europe, de tels couteaux peuvent déjà être en circulation puisque la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Italie et l'Espagne les autorisent.

Pas les États-Unis, a-t-il cependant été soumis au ministre. « Les États-Unis ont pris leur décision, nous avons pris la nôtre », a-t-il répondu.

Les experts consultés par le ministère ont dit que le risque d'attaques avec de tels couteaux était faible, mais pas nul. Qu'en penser ? « Écoutez, vous pouvez aller à l'épicerie et rencontrer quelqu'un qui a un couteau », a dit le ministre.