Alors que les députés libéraux fédéraux passent la prochaine semaine dans leur circonscription, le parti leur demande de rappeler aux Canadiens ce qu'ils ont accompli depuis les plus récentes élections afin de persuader les électeurs de la pertinence de leur accorder un autre mandat.

Le blitz coordonné comportera des visites dans des écoles et des entreprises locales, du porte-à-porte, un coup de main à servir les clients dans des cafés et, bien sûr, un mot-clic déterminé par le parti pour les réseaux sociaux.

Dimanche, 130 députés libéraux sur les 181 à la Chambre des communes avaient convenu de participer à ce qu'ils ont qualifié de semaine nationale d'action, présentée comme la plus grande mobilisation du caucus depuis les élections fédérales de 2015.

La députée libérale Ruby Sahota, présidente du caucus en Ontario, a fait valoir qu'il s'agit pour chaque député de s'assurer de se rendre dans sa circonscription avec un message concerté.

L'opération tentant de souligner les réussites des libéraux, au cours de laquelle on peut s'attendre à entendre beaucoup parler de l'Allocation canadienne pour enfants, vise à marquer l'étape de mi-mandat.

La campagne aura un haut taux de participation, mais plusieurs députés ont souligné que la semaine prochaine ne serait pas vraiment différente de toutes les autres qu'ils consacrent dans leur circonscription à passer du temps avec leurs électeurs.

«On n'a pas besoin de me dire d'inspirer et d'expirer», a laissé tomber le député de Saint-Léonard-Saint-Michel, Nicola Di Iorio.

Le député à Toronto Rob Oliphant a dit avoir l'impression que la direction du parti porte plus d'attention qu'à l'habitude à ce qui se déroule cette semaine.

«Ils semblent assurément, pour une raison ou une autre, plus nerveux cette semaine», a dit M. Oliphant - de Don Valley West -, ajoutant que certains membres du personnel estiment que les députés doivent être encouragés à faire leur travail.

«Je dis simplement que j'effectue mon travail dans ma circonscription comme je l'ai toujours fait», a-t-il affirmé.

Aussi simples que puissent paraître les actions comme le porte-à-porte et les assemblées populaires, le Parti libéral suit de près ce que ses députés font de retour dans leur circonscription - incluant sur les médias sociaux.

Et cela pourrait en venir à jouer un rôle dans le fait que ces députés se retrouvent ou non sur le bulletin de vote.

Durant la course à la direction du Parti libéral, le premier ministre Justin Trudeau avait promis des investitures pour les candidats dans les circonscriptions fédérales, signifiant que même les députés sortants auraient à se battre pour le droit de briguer un nouveau mandat en 2019.

Mais des doutes ont fait surface quant à la solidité de l'engagement de M. Trudeau, alors que certains candidats potentiels ont accusé la direction libérale de favoriser certaines personnes ou de les avoir exclus d'une course éventuelle.

Selon un député ayant parlé sous le couvert de l'anonymat, le Parti libéral pourrait déterminer si un député sortant mérite d'être protégé d'une course à l'investiture en fonction des constats d'une telle semaine d'action.