Le premier ministre Justin Trudeau est arrivé à Manille, aux Philippines, dimanche, avec l'objectif d'accroître le rôle du Canada dans la région Asie-Pacifique, particulièrement en ce qui a trait à la sécurité et au commerce.

Cette semaine, M. Trudeau deviendra le premier premier ministre canadien en exercice à participer au Sommet de l'Asie de l'Est, ayant en fait été le seul à y avoir été invité, a indiqué son bureau.

Aussi à Manille, la ministre fédérale des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a affirmé dimanche que le Sommet de l'Asie de l'Est accorderait à M. Trudeau un siège à la principale table sur la sécurité dans la région.

M. Trudeau sera placé aux côtés du président chinois Xi Jinping et du président américain Donald Trump au cours de discussions sur la situation sécuritaire impliquant la Corée du Nord, a-t-elle souligné.

«Cela revêt une très grande importance. Le Canada n'y a jamais été présent», a dit Mme Freeland à propos de ce sommet, organisé de concert avec le Sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE).

Le sommet de l'ANASE en tant que tel accordera à M. Trudeau la chance de faire progresser son ordre du jour commercial avec le bloc émergent de 10 pays de l'Asie du Sud-Est, qui constitue déjà le sixième partenaire commercial en importance du Canada.

Ces pays représentent au total un marché de 640 millions de personnes et une classe moyenne en expansion. Ils ont engrangé une croissance économique significative.

Avec l'incertitude entourant les discussions sur l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), la région de l'Asie-Pacifique est devenue de plus en plus importante aux yeux des membres du gouvernement du Canada.

Ottawa a pris des mesures pour augmenter sa présence dans la région. En septembre, le gouvernement fédéral a lancé des discussions exploratoires de libre-échange avec l'ANASE, et l'an dernier, il a désigné un ambassadeur dans la région.

«Nous nous positionnons vraiment dans l'Asie-Pacifique», a affirmé en entrevue le ministre du Commerce international, Francois-Philippe Champagne, avant le départ de M. Trudeau pour son périple dans la région.

En se rapprochant de l'ANASE, Ottawa aura tout de même à composer avec l'enjeu délicat des droits de la personne - particulièrement au coeur de craintes sur des violences graves dirigées par les gouvernements de deux de ses membres: le Myanmar et les Philippines.

Le premier ministre Trudeau a indiqué qu'il n'avait prévu aucune réunion bilatérale avec le controversé président philippin Rodrigo Duterte, sévèrement critiqué sur la scène internationale pour bafouer les droits de la personne.

M. Trudeau a néanmoins précisé que le Canada abritait une grande diaspora philippine, et que s'il en avait l'occasion, il ferait part au président Duterte de ses préoccupations quant au non-respect des droits de la personne aux Philippines.

PHOTO ADRIAN WYLD, LA PRESSE CANADIENNE

Justin Trudeau à son arrivée aux Philippines.