La victoire du candidat libéral Richard Hébert dans la circonscription de Lac-Saint-Jean lundi soir constitue un vote de confiance des électeurs envers les politiques économiques du gouvernement libéral, estime le premier ministre Justin Trudeau.

Le Parti libéral a remporté la victoire dans cette circonscription considérée comme un bastion nationaliste pour la première fois depuis 1980. Les libéraux ont aussi arraché une première circonscription appartenant à l'opposition durant une élection partielle depuis leur arrivée au pouvoir en 2015.

Le Parti conservateur a déployé des efforts considérables pour conserver cette circonscription qu'a représentée aux Communes l'ancien ministre Denis Lebel, mais le candidat conservateur Rémy Leclerc a terminé deuxième, avec environ 25% des voix contre 38% pour le vainqueur libéral.

Durant une courte mêlée de presse avant le début de la période de questions, mardi, Justin Trudeau s'est félicité de cette percée au Lac-Saint-Jean qui fait en sorte que les libéraux détiennent maintenant 41 des 78 sièges que compte le Québec à la Chambre des communes.

«C'est un vote de confiance envers le plan économique que nous avons mis de l'avant. Nous avons fait des promesses aux Canadiens d'investir dans nos communautés, d'investir dans les gens de la classe moyenne et c'est en train de livrer de la croissance économique. Les gens se sentent bien par rapport à cela et on a vu cela en pouvant accueillir à Ottawa un excellent candidat, Richard Hébert, qui sera une voix forte pour le Lac-Saint-Jean», a déclaré M. Trudeau.

Si le Parti libéral a causé une surprise au Lac-Saint-Jean, il a été déclassé dans la circonscription de Sturgeon River Parkland, en Alberta, où avait lieu une élection partielle également lundi soir. Le candidat conservateur Dane Lloyd a en effet remporté la victoire avec près de 78% des voix tandis que le candidat libéral, Brian Gold, a dû se contenter de 12% des suffrages. L'élection partielle dans cette circonscription albertaine a été rendue nécessaire à la suite de la démission de l'ancienne ministre Rona Ambrose.

Le Parti conservateur a tenté d'expliquer la défaite dans Lac-Saint-Jean en affirmant que les électeurs ont été séduits par l'attrait du pouvoir, comme ils l'avaient été en 2007 quand Denis Lebel avait remporté la victoire pour les conservateurs durant une élection partielle.

Dans cette circonscription, la candidate du NPD, Gisèle Dallaire, qui briguait les suffrages pour une deuxième fois après avoir être arrivée deuxième derrière Denis Lebel en 2015, a terminé la soirée au quatrième rang avec environ 12% des voix. Le député néo-démocrate Alexandre Boulerice a affirmé que ces résultats sont décevants pour son parti, mais il a écarté d'un revers de la main toute suggestion voulant que cela soit un rejet de son chef Jagmeet Singh, qui porte le turban et le kirpan.

«Je vais être tout à fait franc. Ces résultats sont décevants à nos yeux. Par contre, c'est peut-être un petit coup de fouet pour nous dire qu'on doit travailler encore plus fort durant les 24 prochains mois, faire connaître notre chef davantage et faire passer notre message», a dit M. Boulerice.

«C'est sûr que c'était le premier test pour notre chef. En même temps, cela fait tellement peu de temps qu'il est chef du parti que ce serait injuste de lui faire porter sur les épaules les résultats de ces deux élections partielles. En ce qui concerne le Lac-Saint-Jean, c'est une très mauvaise nouvelle pour les conservateurs. Ils ont perdu un comté et ils n'en ont pas tant que cela au Québec. M. Singh, quand il a été à Alma, il a été très bien accueilli», a dit M. Boulerice.

Le candidat du Bloc québécois, Marc Maltais a terminé la soirée troisième avec 23,4% des voix. Les députés bloquistes interrogés mardi ont soutenu que le parti avait fait des progrès durant cette partielle à Lac-Saint-Jean même si la victoire n'a pas été au rendez-vous.