Le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, placera ses actifs dans une fiducie sans droit de regard si telle est la recommandation de la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique.

Entre-temps, l'ancien de Bay Street a assuré lundi avoir toujours fait «exactement» ce que la commissaire a suggéré pour être «libre de tout conflit d'intérêts» en divulguant ses actifs.

Et si la commissaire devait formuler, dans le futur, la recommandation de placer ceux-ci dans une fiducie sans droit de regard, le ministre serait «heureux de faire cela».

Il a mentionné au passage qu'il estimait «important» d'avoir un «système qui encourage les gens qui ont fait autre chose dans leur vie de s'impliquer dans la vie publique».

Celui qui dirigeait la firme Morneau Sheppell avant de se lancer en politique s'est retrouvé sur la défensive après la publication d'un article du Globe and Mail sur sa situation financière.

Les révélations du quotidien ont fait ombrage à l'annonce d'une baisse d'impôt pour les petites et moyennes entreprises que les libéraux souhaitaient présenter comme une bonne nouvelle.

D'ailleurs, au départ, le premier ministre Justin Trudeau n'a pas voulu céder sa place au micro à Bill Morneau, et ce, même si les journalistes demandaient à entendre celui-ci s'exprimer.

«Je vais prendre les questions», a-t-il lancé à la première journaliste qui avait exprimé le souhait de poser une question directement au ministre des Finances.

Après avoir ignoré une deuxième requête, Justin Trudeau a finalement flanché, à la troisième.

«D'accord, mais vous devez me poser une question à moi en premier, parce que vous avez l'occasion de parler avec le premier ministre», a-t-il offert à un reporter du Globe and Mail.

L'opposition se déchaîne

Le ministre des Finances n'était pas Chambre lundi pour répondre au barrage de questions en provenance des banquettes de l'opposition.

Les conservateurs et les néo-démocrates ont multiplié les salves, cherchant à dépeindre le grand argentier du pays comme un multimillionnaire déconnecté de la classe moyenne qu'il dit défendre.

Il faut dire que c'est la seconde fois en l'espace de quelques jours à peine que Bill Morneau se retrouve sur la sellette.

La semaine passée, CBC a rapporté qu'il avait attendu deux ans avant d'informer la commissaire qu'il était partenaire d'une compagnie qui possède et gère une villa en France.