L'abandon par TransCanada du projet de l'oléoduc Énergie Est est «une décision d'affaires», estime le ministre fédéral des Ressources naturelles Jim Carr, balayant du revers de la main les critiques du Parti conservateur selon lesquelles le gouvernement Trudeau est à blâmer pour cette décision.

En point de presse jeudi à Ottawa, le ministre Carr a affirmé que le Canada demeure un pays ouvert aux investissements dans le secteur de l'énergie et que le gouvernement fédéral avait d'ailleurs déjà approuvé deux projets de pipeline l'an dernier, soit l'élargissement du pipeline Trans Mountain et l'oléoduc de la Ligne 3. À eux seuls, ces deux projets représentent plus de 11 milliards de dollars d'investissements.

«C'est une décision d'affaires. Nous reconnaissons les difficultés que connaît le marché du pétrole en raison du prix bas des matières premières, mais nous voyons tout de même des signes de croissance dans ce secteur. Notre gouvernement a approuvé des projets importants d'oléoducs qui sont en voie de construction et un troisième devrait être construit bientôt», a affirmé le ministre Carr, après l'annonce de la décision de TransCanada.

M. Carr a soutenu que les règles d'évaluation environnementales imposées aux entreprises n'ont pas été un facteur déterminant dans la décision de TransCanada. «Nous aurions utilisé les mêmes règles dans le cas de ce projet qui ont été utilisées pour approuver les projets de Trans Mountain et celui de la Ligne 3. Il n'y a rien qui a changé dans le processus d'approbation du gouvernement. Le Canada demeure un pays où on peut brasser des affaires», a-t-il dit.

Mais le Parti conservateur a offert un tout autre son de cloche. «C'est une terrible journée pour le Canada, pour les hommes et les femmes qui dépendent du secteur de l'énergie pour des emplois, pour mettre du pain sur la table pour leurs familles», a d'abord affirmé la leader adjointe du Parti conservateur Lisa Raitt.

«La décision d'aujourd'hui n'est pas le résultat d'une décision soudaine de la part de TransCanada. La décision d'aujourd'hui est le résultat des politiques désastreuses de Justin Trudeau et son incapacité à promouvoir le secteur canadien de l'énergie», a ajouté Mme Raitt.

Elle a souligné que gouvernement Trudeau est à blâmer pour cette décision étant donné qu'il impose des mesures contraignantes, notamment l'évaluation des émissions de gaz à effet de serre découlant de l'utilisation du pétrole qui aurait été transporté par le pipeline, alors que de telles conditions ne s'appliquent pas aux importations de pétrole venant de pays tels que le Venezuela, l'Arabie saoudite ou l'Algérie.

«Les compagnies pétrolières de ces pays se voient favoriser par le gouvernement Trudeau au détriment de compagnies comme TransCanada qui emploient des Canadiens de la classe moyenne», a dit Mme Raitt, soulignant que l'abandon d'Énergie Est se traduit par la perte de 15 000 emplois.

Le député conservateur Gérard Deltell a fait valoir que l'abandon de ce projet va faire mal à l'économie du Québec. «Je tiens à vous rappeler qu'au Québec, nous avons deux raffineries qui achètent pour des milliards de dollars de pétrole étranger. C'est autant de milliards de dollars canadiens qui s'en vont à l'étranger alors que l'on pourrait garder ces milliards de dollars ici au Canada et faire prospérer notre économie. La décision d'aujourd'hui concernant Énergie Est, c'est malheureusement le résultat du manque de vision du premier ministre Trudeau. Les Canadiens s'en souviendront», a dit M. Deltell.