Le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu se range derrière sa collègue Lynn Beyak, dont l'éjection du caucus conservateur a été réclamée la veille par des ministres du gouvernement libéral.

Avant son entrée à la réunion du caucus conservateur, mercredi matin, il a plaidé que la sénatrice ne devrait pas se faire montrer la porte pour avoir «émis une opinion».

Elle n'a après tout «pas commis un crime», a fait valoir le sénateur Boisvenu, se disant «à l'aise avec tous les gens qui ont une opinion».

La sénatrice Beyak s'est retrouvée sous le feu des critiques pour une deuxième fois en l'espace de quelques mois seulement pour avoir tenu des propos controversés sur les Autochtones.

Après avoir dit, au printemps dernier, qu'il y avait de bonnes intentions derrière les pensionnats autochtones, elle a récidivé en suggérant que les Autochtones n'étaient pas des citoyens canadiens.

Cette nouvelle sortie a été la goutte de trop pour la ministre des Relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett, qui a demandé mardi au chef conservateur Andrew Scheer de l'éjecter du caucus.

Elle a formulé cette requête lors de la période de questions en Chambre en réponse à une question en provenance des banquettes libérales (une question «plantée»).

«Si le leadership conservateur veut démontrer son engagement envers la réconciliation, il devrait exclure la sénatrice du caucus», a lancé la ministre Bennett.

À sa sortie de la séance, la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, a elle aussi mis au défi le leader de l'opposition de chasser Lynn Beyak du caucus pour «démontrer du leadership».

Au bureau du chef Scheer, on a réitéré qu'on n'avait pas l'intention de poser un tel geste, tout en condamnant les propos tenus par la sénatrice ontarienne.

Le leader de l'opposition officielle au Sénat, Larry Smith, a déclaré la semaine passée que des «mesures» non précisées avaient été prises pour évaluer «le rôle» de Mme Beyak au sein du caucus.