Trois ministres fédéraux ont été sous le feu des critiques, mardi soir, en comité parlementaire, alors que les partis d'opposition à Ottawa s'inquiètent du plan du gouvernement pour légaliser le cannabis d'ici l'été prochain.

La ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, ainsi que la ministre de la Santé, Ginette Petitpas Taylor, ont témoigné devant le comité de la Chambre des communes qui examine le projet de loi sur la légalisation de cette substance.

Ils ont fait face à un barrage de questions, notamment quant aux inquiétudes soulevées par les policiers sur l'échéancier que s'est fixé le gouvernement pour légaliser la marijuana à des fins récréatives.

La semaine dernière, des représentants de l'Association canadienne des chefs de police, de la Police provinciale de l'Ontario (PPO) et du Service de police de Sakatoon ont déclaré devant le même comité qu'ils auraient besoin de plus de temps pour former adéquatement les policiers en fonction de la nouvelle loi.

Les policiers ne sont pas les seuls à être inquiets, a souligné la porte-parole du Parti conservateur en matière de santé, Marilyn Gladu, qui a parlé des préoccupations des provinces et des municipalités.

«Pourquoi êtes-vous si pressés de risquer de la nuisance publique?», a-t-elle lancé.

«Êtes-vous ouverts à considérer de repousser la date jusqu'à ce que tous ces intervenants soient prêts?»

Mme Wilson-Raybould a réitéré que le gouvernement tenait à ce que la loi entre en vigueur en juillet 2018, comme prévu, ajoutant que le cadre légal actuel constituait un «échec retentissant».

«Nous sommes engagés à faire quelque chose là-dessus le plus rapidement et le plus adéquatement possible», a-t-elle indiqué.

Problèmes à la frontière?

Le ministre Goodale s'est aussi fait questionner sur le traitement que pourraient recevoir les Canadiens à la frontière américaine à la suite de la légalisation.

«Nous savons que les États-Unis forment un pays souverain et évidemment, personne ne demande de dire quoi faire aux Américains», a souligné le porte-parole néo-démocrate en matière de santé, Don Davies.

Mais il existe plusieurs histoires de Canadiens qui se sont rendus à la frontière américaine, qui se sont fait questionner sur la consommation de cannabis et qui se sont vu refuser l'entrée, a ajouté le député.

M. Goodale a indiqué qu'il soulevait cet enjeu «constamment» avec ses homologues américains.

«Il y a un dialogue en cours et c'est un (sujet) que nous amenons à toutes les occasions pour nous assurer que les Canadiens soient traités équitablement», a conclu le ministre.