La nouvelle ministre fédérale des Services publics et de l'Approvisionnement, qui est arrivée en poste à la faveur du plus récent remaniement à Ottawa, est attendue de pied ferme par le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP).

Même si Carla Qualtrough vient à peine de prêter serment, le STTP n'a pas perdu de temps à exprimer haut et fort ses espoirs pour qu'elle puisse les prendre en considération dans le futur.

Après l'avoir poliment félicitée pour sa nomination, le porte-parole francophone de l'organisation, Denis Lemelin, a lancé un message à la fois ferme et pressant destiné à Mme Qualtrough.

M. Lemelin l'a invitée à faire le nécessaire pour favoriser l'ajustement de Postes Canada «aux nouvelles réalités économiques mondiales» en encourageant une véritable «expansion des services».

Il a reconnu, du bout des lèvres, qu'à ce jour, Ottawa a posé certains jalons pour permettre l'amélioration de cette société d'État.

Denis Lemelin a notamment rappelé que le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes a déjà tenu des audiences publiques qui l'ont ensuite mené à déposer un rapport intitulé «La voie à suivre pour Postes Canada».

Or, selon lui, ces démarches ne suffisent pas.

«La ministre va avoir à s'occuper assez rapidement, dès cet automne en fait, ... de donner la vision du gouvernement fédéral pour les services postaux dans l'avenir», a-t-il soutenu, d'un ton péremptoire.

Il a ajouté qu'elle se devra de passer à l'action promptement non seulement «pour rétablir la livraison à domicile», mais aussi «pour bonifier les relations de travail».

Alors qu'il était interviewé par La Presse canadienne, M. Lemelin s'est montré optimiste quant à la possibilité de voir Carla Qualtrough atteindre ce second objectif.

En se basant sur ses expériences professionnelles antérieures qui l'ont notamment conduite à s'engager dans la lutte aux inégalités et à se pencher sur la problématique des accidents de travail, il a mentionné que cette élue «semble avoir une réelle préoccupation ... pour les travailleurs et les travailleuses».

À mots à peine couverts, Denis Lemelin a laissé entendre que ce n'est pas le cas pour le président-directeur général de Postes Canada, Deepak Chopra, qui a déjà annoncé son départ prévu pour la fin du mois de mars.

«À ce jour, il n'a pas vraiment pris en charge la destinée ... du service postal. Il a tenté simplement de le rentabiliser sur le dos des travailleurs et des travailleuses. Ce n'était pas suffisant. Il lui aurait fallu aller plus loin et être vraiment à l'avant-garde», a-t-il conclu avec amertume.