Rares sont les nominations qui font autant l'unanimité à Ottawa, surtout par les temps qui courent, mais l'annonce que c'est l'astronaute Julie Payette qui sera la prochaine gouverneure générale a été largement applaudie, incluant par les partis de l'opposition.

« Le choix de Mme Payette est génial puisqu'elle incarne certaines des plus grandes qualités du Canada », a lancé le chef du NPD, Thomas Mulcair. Le chef du Parti conservateur, Andrew Scheer, a été tout aussi élogieux. 

« À titre de scientifique, d'ancienne astronaute principale pour l'ASC et de défenseure de premier plan de l'ingéniosité canadienne dans le monde entier, Mme Payette est bien placée pour jouer un rôle de leadership comme prochaine gouverneure générale du Canada », a déclaré M. Scheer. 

« Mme Payette aura la pleine confiance de notre caucus conservateur », a-t-il affirmé. 

« Un grand privilège »

Le premier ministre a confirmé cette annonce en sortant de la réunion de son conseil des ministres, hier au parlement. Mme Payette était à ses côtés. Elle succédera à David Johnston à l'automne à titre de 29e gouverneure générale du Canada. 

« Je suis très contente [...] d'avoir la grande chance de représenter le Canada de nouveau, a-t-elle dit. Je l'ai fait pendant des années, comme astronaute à l'extérieur de la planète, et aujourd'hui j'ai la chance de le faire de nouveau sur la Terre, un grand privilège. »

Julie Payette a participé à deux missions dans l'espace en 1999 et 2009. Diplômée en génie de McGill et de l'Université de Toronto, elle a été astronaute en chef de l'Agence spatiale canadienne et a dirigé le Centre des sciences de Montréal. Elle parle six langues et s'est vu décerner 27 doctorats honorifiques. 

« Je me souviens d'ailleurs quand j'ai étudié en génie à l'école Polytechnique, il y avait un grand poster de Julie sur le mur d'une de mes salles de classe. Alors je la connais et je l'admire depuis longtemps », a relaté le premier ministre. 

Cet accueil généralement positif donne un répit à son gouvernement dans le dossier des nominations, où il s'est attiré de nombreuses critiques au cours des derniers mois, et qui a culminé il y a quelques semaines avec celle, avortée, de la libérale Madeleine Meilleur à titre de Commissaire aux langues officielles. 

Pas de GG autochtone

Par ailleurs, la possibilité de nommer un premier gouverneur général autochtone avait été évoquée, et le chef du NPD a dit comprendre la déception que certains pourraient éprouver à cet égard. M. Trudeau a indiqué que la prochaine gouverneure générale s'impliquera certainement dans le processus de réconciliation, et cette dernière a déclaré qu'elle servira tous les Canadiens, « nouveaux ou moins nouveaux ».

Le chef national de l'Assemblée des Premières nations, Perry Bellegarde, a quant à lui joint sa voix au choeur de louanges exprimées à l'égard de Mme Payette. 

« Certains réclamaient un gouverneur général autochtone et bien qu'on le verra peut-être un jour, nous savons que, quelle que soit la personne qui occupe ce poste, elle a l'obligation de préserver l'honneur de la Couronne dans l'ensemble de son travail, et cela inclut les relations de longue date avec les Premières nations », a noté M. Bellegarde.

Julie Payette en bref

- Titulaire d'un baccalauréat international du United World College of the Atlantic, au pays de Galles, au Royaume-Uni, d'un baccalauréat en génie électrique de l'Université McGill et d'une maîtrise en sciences appliquées en génie informatique de l'Université de Toronto;

- Détentrice d'une licence de pilote professionnel avec qualification sur hydravion;

- Parle couramment le français et l'anglais et peut converser en espagnol, en italien, en russe et en allemand;

- Pianiste, elle s'est notamment produite avec l'Orchestre symphonique de Montréal, le Piacere Vocale de Bâle, en Suisse, et avec le Tafelmusik Baroque Orchestra Choir à Toronto.

(Source: Agence spatiale canadienne)

- La Presse canadienne