Le premier ministre Justin Trudeau nie avoir demandé à la chancelière allemande Angela Merkel de retirer toute mention de l'Accord de Paris du communiqué qui découlera de la réunion du G20.

Il a réfuté lundi à la Chambre des communes cette information contenue dans un article paru vendredi dernier dans la publication allemande Der Spiegel.

On écrit dans le texte que le premier ministre canadien a suggéré à son homologue allemande de biffer toute référence à l'accord climatique pour éviter de vexer le président américain Donald Trump.

«Non, je n'ai pas dit cela», a-t-il tranché lorsque son vis-à-vis néo-démocrate, Thomas Mulcair, lui a demandé de donner l'heure juste lors de la période de questions en Chambre.

Une «correction» a d'ailleurs été demandée au Der Spiegel, car «ce qui est rapporté dans l'article est faux», a signalé dans un courriel Cameron Ahmad, l'attaché de presse du premier ministre.

«Lors de l'appel avec la chancelière, le premier ministre a réitéré notre objectif commun de lutter contre les changements climatiques, de renforcer les protections environnementales et de travailler à stimuler la production d'énergie verte et renouvelable», a-t-il écrit.

«Nous n'avons pas changé notre approche sur l'Accord de Paris et demeurons engagés à travailler avec nos partenaires là-dessus», a conclu M. Ahmad.

Au moment de publier ces lignes, en début de soirée, lundi, le magazine allemand n'avait toujours pas répondu à la demande du bureau du premier ministre, et l'article publié en ligne demeurait inchangé.

Le texte précise que la stratégie d'«apaisement» exposée par Justin Trudeau lors d'un entretien téléphonique visant à discuter du texte final de la rencontre du G20 avait «étonné» la dirigeante allemande.

Le sommet du G20, le groupe qui réunit les 20 premières puissances mondiales, se tiendra les 7 et 8 juillet à Hambourg, en Allemagne.

Il s'agira du premier forum international à se tenir depuis que le président des États-Unis a annoncé que son pays se retirait de l'accord international sur le climat paraphé en décembre 2015 par 195 pays.

Le dernier événement du genre - le sommet du G7 de Taormine, en Sicile, en mai dernier - s'était terminé en queue de poisson, la position de Washington en matière de climat ayant donné lieu à des échanges «très difficiles», avait regretté Mme Merkel.

La chancelière, qui fera face à l'électorat allemand en septembre prochain, avait durci le ton face à l'allié américain au lendemain de la rencontre, appelant les Européens à «prendre leur destin en main» compte tenu de la situation actuelle de l'autre côté de l'Atlantique.