La ministre fédérale de la Santé, Jane Philpott, a indiqué que le gouvernement fédéral s'acquittera désormais des frais de déplacement d'une personne accompagnant une femme autochtone devant quitter sa communauté pour accoucher.

Mme Philpott a dit procéder à la modification d'une pratique «extrêmement inutile». En entrevue avec La Presse canadienne, la ministre a dit avoir entendu un «cri haut et fort» de la part d'experts en santé chez les autochtones qui exhortaient Ottawa à permettre aux femmes d'être escortées par une personne de la communauté.

Mme Philpott a parlé d'une mesure clé qui nécessite des «ressources importantes», mais qui représente «tout à fait un investissement judicieux».

Les femmes autochtones ont depuis longtemps été contraintes d'avoir une preuve médicale de la nécessité d'une personne en soutien pour éviter de donner naissance seules et éloignées de leur communauté, a reconnu la ministre.

Mme Philpott a affirmé que des médecins du nord du Manitoba lui avaient relaté que des femmes terrifiées à l'idée de voyager seules se cachaient pour éviter que leur grossesse soit remarquée, avant de se présenter à la dernière minute à des intervenants en santé mal préparés dans les communautés.

Le docteur Michael Kirlew, omnipraticien à Sioux Lookout, en Ontario, et auprès de la Première Nation Wapekeka, a dit saluer le changement à la politique du ministère, tout en se disant déçu qu'il ait fallu tant de temps pour agir.

M. Kirlew a fait valoir qu'il s'agissait d'une évidence. La présence d'une personne en soutien à une femme sur le point d'accoucher est associée à de multiples facteurs positifs, a-t-il souligné.

«Je suis heureux de savoir que le changement a été apporté, mais je suis stupéfait du fait qu'en 2017, nous devons encore parler des femmes et des accompagnateurs lors de l'accouchement», a-t-il affirmé en entrevue.