Les forces spéciales canadiennes ont pris une part plus active dans la bataille de Mossoul, en Irak, où des semaines d'affrontements sanglants n'ont pas réussi à chasser les combattants du groupe armé État islamique (EI).

Le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, a précisé ce changement alors que le Canada annonçait le prolongement au moins jusqu'au 30 juin de sa contribution militaire dans la lutte contre l'EI en Irak, qui devait prendre fin vendredi.

Ottawa espère que la bataille de Mossoul, deuxième ville irakienne, sera terminée d'ici la fin de juin et que le gouvernement canadien pourra évaluer les nouveaux besoins de Bagdad. «Nous devons être prêts à nous adapter à la dynamique en évolution du conflit», indique le ministre Sajjan dans un communiqué.

«En tenant compte de ces facteurs, le Canada continuera à travailler avec nos partenaires de la coalition pour cerner les besoins et pour déterminer la meilleure manière d'allouer des ressources canadiennes aux efforts visant à démanteler et ultimement vaincre Daech (EI).»

En attendant, une partie des quelque 200 membres de la Force opérationnelle spéciale du Canada postés à l'origine dans le nord de l'Irak ont récemment mené des opérations dans l'est de Mossoul, «où ils ont fourni des conseils et de l'aide aux Forces de sécurité irakiennes» afin de libérer la moitié ouest de la ville.

Le chef d'état-major de la défense, Jonathan Vance, assure que les soldats canadiens à Mossoul conseillent et assistent les forces de sécurité irakiennes et qu'ils ne franchissent pas la ligne de front. «Même si les lieux et les partenaires ont changé, le mandat, lui, ne change pas», a-t-il dit.

Ces opérations constituent néanmoins un changement important pour la mission canadienne: jusqu'ici, les membres de la Force opérationnelle spéciale étaient plutôt jumelés aux forces kurdes dans le nord et l'est du pays. Des responsables canadiens ont indiqué que ce travail se poursuivait et que d'autres militaires surveillaient les mouvements de l'EI à la frontière avec la Syrie.

Depuis le début de l'opération «Impact», en octobre 2014, les Forces armées canadiennes ont déployé environ 3600 militaires pour appuyer les efforts de la coalition dans la lutte contre l'EI. Le gouvernement libéral a annoncé l'an dernier un changement de mandat pour cette mission.

Le Canada a rappelé les avions de chasse qui appuyaient les frappes aériennes menées par la coalition dirigée par les États-Unis, et a triplé le nombre de militaires de la Force opérationnelle spéciale déployés dans le nord de l'Irak. Il a aussi ajouté des hélicoptères pour transporter et approvisionner ces soldats, et une unité du renseignement de 50 militaires. Deux avions de ravitaillement et un appareil de ravitaillement en vol ont aussi été déployés dans la région.