L'opposition à Ottawa promet de mener une lutte sans merci pour contrer la réforme de la procédure parlementaire mise de l'avant par le gouvernement libéral.

On a eu droit mercredi après-midi, à la Chambre des communes, à une autre démonstration du bras de fer dans lequel comptent s'engager les partis d'opposition.

À coup de questions de privilège et de points d'ordre, les députés conservateurs et néo-démocrates ont en effet retardé de 30 minutes le dépôt du budget fédéral.

Et à l'issue du discours du ministre des Finances Bill Morneau, dans le foyer de la Chambre des communes, ils ont garanti que ce n'était là qu'un début.

La chef intérimaire du Parti conservateur, Rona Ambrose, et le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, ont été on ne peut plus clairs là-dessus.

D'un ton sans appel, le chef du NPD a assuré que « l'ensemble des partis d'opposition » utiliserait « tous les outils parlementaires à leur disposition pour essayer d'infléchir ce gouvernement ».

Le whip du gouvernement en Chambre, Pablo Rodriguez, a regretté jeudi les tactiques procédurales auxquelles ont recours ses adversaires politiques tant en Chambre et qu'en comité.

La bataille est engagée depuis mardi au comité parlementaire qui se penche sur la réforme des travaux, où les députés de l'opposition s'adonnent à de l'obstruction parlementaire.

« Nous, ce qu'on suggère, c'est d'aborder une discussion. Alors s'ils ne veulent même pas discuter, ça, c'est leur choix », a dit le whip sur les modifications au règlement que proposent les libéraux.

« On n'avance pas des éléments spécifiques, on dit qu'on va discuter. C'est une main tendue pour le faire, alors c'est à eux de décider s'ils veulent oui ou non discuter », a plaidé M. Rodriguez.

Les libéraux proposent notamment dans cette réforme que le premier ministre participe seulement une fois par semaine à la période des questions, comme c'est le cas au Parlement britannique.

Ils suggèrent aussi de revoir la demi-journée de travail du vendredi, soit en l'abolissant, soit en répartissant le temps des séances du vendredi sur d'autres jours de séance.

L'opposition estime que ces changements lui enlèveraient des pouvoirs et réduiraient les possibilités de demander des comptes au parti au pouvoir.