Le Parti conservateur du Canada (PCC) a offert son soutien au premier ministre Justin Trudeau à l'approche de sa rencontre avec le président Donald Trump qui doit avoir lieu à Washington, lundi.

La chef intérimaire du PCC, Rona Ambrose, a fait parvenir une lettre à M. Trudeau dans laquelle elle insiste sur la pertinence de concilier les efforts de l'opposition officielle et du gouvernement fédéral pour tisser une relation solide avec la nouvelle administration américaine.

Dans le but de convaincre son adversaire politique du bien-fondé de son idée, Mme Ambrose a écrit, dans sa missive, que les membres de sa formation ont de l'expertise en matière de commerce de même que des contacts étroits avec certains législateurs des États-Unis.

Elle y a également indiqué que Justin Trudeau se devait d'aborder quelques sujets de première importance en compagnie du locataire de la Maison-Blanche, en évoquant entre autres l'avenir de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) et celui du Partenariat transpacifique (PTP) ainsi que la possible instauration d'une législation américaine encourageant les achats aux États-Unis.

Rona Ambrose a noté que tout faux pas de la part de M. Trudeau dans le cadre de discussions portant sur l'un ou l'autre de ces enjeux pourrait conduire à des pertes d'emplois en sol canadien.

Mme Ambrose a poursuivi en faisant valoir qu'un tel scénario serait inacceptable dans un contexte où il est si difficile de créer de bons postes à temps plein.

En outre, elle a souligné que le chef du gouvernement fédéral devrait insister sur le caractère concurrentiel des lois et règlements du pays, sur la pertinence de coordonner les politiques énergétiques et environnementales ainsi que sur les potentielles contestations commerciales visant les secteurs canadiens du bois d'oeuvre et de la production laitière.

Un autre membre bien en vue de l'opposition officielle s'est aussi permis d'offrir quelques conseils à Justin Trudeau à l'approche de sa visite dans la capitale américaine.

Au cours d'une entrevue s'étant déroulée avant la publication de la lettre de Rona Ambrose, le député beauceron Maxime Bernier a déclaré qu'il lui apparaissait primordial que la relation entre MM. Trudeau et Trump «repose sur de bonnes bases».

Le candidat à la direction conservatrice a spécifié que pour ce faire, «le premier ministre devrait défendre les intérêts économiques du Canada» en plus d'insister sur l'idée voulant que «la liberté de commerce, c'est bon (à la fois) pour les Canadiens et pour les Américains».

M. Bernier a également lancé que Justin Trudeau avait tout à gagner à adopter «un esprit d'ouverture» sous prétexte qu'il s'agit de «la meilleure façon d'être un allié».

Alors qu'il était récemment de passage à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest, ce dernier a précisé qu'il entendait miser sur une approche teintée de respect pour aplanir tout différend potentiel avec son interlocuteur américain afin de développer une relation de travail constructive avec lui.

Donald Trump s'est déjà dit favorable à une renégociation de l'ALÉNA et même à un retrait pur et simple des États-Unis de cette vaste entente qu'il a qualifiée de «catastrophique» pour son pays.

Par contre, il s'est montré - contrairement à son prédécesseur Barack Obama - très enthousiaste face au projet d'oléoduc Keystone XL devant permettre au pétrole des sables bitumineux de circuler entre le Canada et les États-Unis.

M. Trudeau n'avait pas caché sa joie après avoir pris connaissance de la décision de Donald Trump de signer un décret pour accélérer la mise en place de cette installation en mentionnant que ce projet ne manquerait pas de favoriser la création d'emplois au Canada.